Sophie Binet remplace Philippe Martinez à la tête de la CGT. Responsable de la Fédération des cadres, elle devient ainsi la première femme à la tête du syndicat depuis sa création en 1895. Ancienne membre du syndicat étudiant Une et du PS, Sophie Binet présentera la nouvelle équipe dirigeante du syndicat dans la journée.

Mme Binet devra aussi s’exprimer sur la potentielle participation de la CGT à la réunion prévue la semaine prochaine à Matignon entre l’intersyndicale et la Première ministre Elisabeth Borne.

L’élection de Sophie Binet survient au terme d’une nuit de tractations au cours de laquelle aucune des deux candidates jusqu’alors pressenties, Marie Buisson, la dauphine du secrétaire général sortant Philippe Martinez, et Céline Verzeletti, ne sont parvenues à faire consensus sur leur nom.

La nouvelle dirigeante du premier syndicat de France devra faire face aux fractures profondes qui touchent le syndicat et à la défiance de nombre d’organisations vis-à-vis de la direction sortante, au premier rang desquelles plusieurs puissantes fédérations industrielles (cheminots, énergie, chimie).

Mardi, les congressistes ont rejeté le rapport d’activité de la direction sortante (50,32% des voix contre), un événement sans précédent dans l’histoire de la CGT et un désaveu majeur pour Philippe Martinez et sa dauphine. Les débats sur le document d’orientation ont montré les désaccords entre les cégétistes sur les liens de la CGT avec les syndicats qui lui sont proches (FSU et Solidaires), sur l’écologie ou encore sur les questions internationales –certains demandent toujours que la CGT adhère à la Fédération syndicale mondiale (FSM) qu’elle a quittée en 1995.

Jeudi soir, un " appel " a été voté, dans lequel la CGT a redemandé le " retrait pur et simple " de la réforme des retraites. " Il n’y aura ni médiation, ni compromis ", dit le texte, prenant ses distances avec l’idée de " médiation " portée par l’intersyndicale et approuvée par Philippe Martinez mardi.