La rencontre très attendue entre Donald Trump et Benjamin Netanyahou s’est conclue, comme prévu, sur une série de mises en garde lourdes de sens. Alors que certains imaginaient encore Washington exercer des pressions sur Israël, le constat est inverse : c’est bien Israël qui impose le tempo et cherche à clore définitivement le casse-tête moyen-oriental. L’objectif affiché est d’ouvrir la voie à une paix sans conditions, en démantelant l’ensemble des bras armés de ce que l’on appelle l’axe iranien.
La véritable surprise réside toutefois ailleurs. Ceux qui anticipaient une frappe ciblant le Hezbollah ont dû admettre que la crise ne se résoudra pas par une offensive contre le Liban, mais par un coup porté à la tête du serpent : l’Iran. Cette lecture transparaissait aussi bien dans les déclarations explicites que dans les non-dits de la rencontre.
En effet, il en ressort de la réunion que l’Iran demeure l’obstacle central à toute stabilisation régionale, le dernier domino empêchant l’effondrement du système. Le cheikh Naïm Qassem lui-même a reconnu, à demi-mot, que les enjeux régionaux dépassent largement le Hezbollah, allant jusqu’à affirmer que nul ne peut exiger quoi que ce soit de ce dernier. Certains y ont vu une posture d’orgueil ; il s’agissait en réalité d’un message clair : le Hezbollah ne détient pas la décision. Ceux qui attendent sa reddition doivent s’adresser à la source.
Le même raisonnement vaut pour le gouvernement libanais, que Trump a publiquement critiqué pour son incapacité à agir concrètement sur le dossier du démantèlement de l’arsenal militaire du Hezbollah — une inertie qui, selon lui, justifie la poursuite des opérations israéliennes.
En substance, la réunion a acté un feu vert sans ambiguïté pour en finir avec le régime iranien. La campagne de pressions économiques en cours n’est qu’un levier supplémentaire destiné à contraindre Téhéran à capituler, même si chacun sait que l’Iran préfère la confrontation à la reddition.
À défaut d’un effondrement interne du régime, la prochaine étape sera la légitimation d’une frappe directe contre l’Iran, décidée par Israël et possiblement exécutée par les États-Unis, à l’instar de l’attaque contre le site de Fordo en juin dernier. Le reste n’est que détail.
Les signaux envoyés par cette rencontre sont clairs, même si les mots n’ont pas été prononcés frontalement. Une certitude s’impose : les acteurs du conflit reconnaissent désormais la nécessité de traiter le problème à sa racine, plutôt que de s’acharner sur ses ramifications. La fin du régime iranien semble se rapprocher. Ceux qui refusent de le voir sous-estiment gravement la détermination d’Israël à régler l’ensemble de ses dossiers avant les élections de l’an prochain.
La suite au prochain épisode.



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