L’Italie est devenue vendredi le premier pays dans le monde à bloquer ChatGPT, en raison de craintes liées à l’utilisation des données. Elle accuse le robot conversationnel de ne pas respecter la règlementation européenne et de ne pas vérifier l’âge des usagers mineurs. 

L’Italie mène-t-elle la fronde contre l’intelligence artificielle? Elle est devenue vendredi le premier pays dans le monde occidental à bloquer ChatGPT pour des craintes liées à l’utilisation des données, deux mois après avoir banni un autre programme commercialisé comme un " ami virtuel ".

Dans un communiqué, l’Autorité italienne de protection des données personnelles prévient que sa décision a un " effet immédiat " et accuse le robot conversationnel de ne pas respecter la réglementation européenne et de ne pas vérifier l’âge des usagers mineurs.

Cette décision aura pour conséquence " la limitation provisoire du traitement des données des utilisateurs italiens vis-à-vis d’OpenAI ", l’entreprise à l’origine de l’application, selon le document.

ChatGPT est apparu en novembre et a rapidement été pris d’assaut par des utilisateurs impressionnés par sa capacité à répondre clairement à des questions difficiles, à écrire des sonnets ou du code informatique. Financé par le géant informatique Microsoft, qui l’a ajouté à plusieurs de ses services, il est parfois présenté comme un potentiel concurrent au moteur de recherche Google.

L’Italie est devenue vendredi le premier pays dans le monde occidental à bloquer ChatGPT pour des craintes liées à l’utilisation des données (AFP)

L’autorité lui reproche " l’absence d’une note d’information aux utilisateurs, dont les données sont récoltées par OpenAI, mais surtout l’absence d’une base juridique justifiant le recueil et la conservation en masse des données personnelles, dans le but d’+entraîner+ les algorithmes faisant fonctionner la plateforme ".

En outre, alors que le robot est destiné aux personnes ayant plus de 13 ans, elle " met l’accent sur le fait que l’absence de tout filtre pour vérifier l’âge des utilisateurs expose les mineurs à des réponses absolument non conformes par rapport à leur niveau de développement ".

Sami Erchoff avec AFP