L’inculpation de Donald Trump, dans l’affaire qui le lie à une actrice pornographique, révèle, une nouvelle fois, les dissensions existantes dans la société américaine. Des partisans de l’ancien président et de nombreux républicains dénoncent une " chasse aux sorcières " et une " persécution politique ", alors que les démocrates saluent une " étape nécessaire " pour la démocratie du pays.

Une étape nécessaire pour les uns, " une chasse aux sorcières " pour les autres: l’inculpation historique de Donald Trump jette une nouvelle lumière sur les profondes fractures partisanes des États-Unis.

Dès les premières annonces de son inculpation par la justice new-yorkaise, les parlementaires républicains se sont rués sur Twitter, dénonçant une " persécution politique ", " un scandale absolu ", " un triste jour pour l’Amérique ". À coups d’interviews, tweets et communiqués, ils ont fait bloc autour du candidat à la présidentielle, érigé en martyr.

Côté démocrate, les élus se sont contentés de saluer timidement l’annonce en affirmant que " personne n’était au-dessus des lois ".

Un des seuls à garder le silence dans cette affaire: le président démocrate Joe Biden, qui n’a pas officiellement lancé sa campagne, mais sait que tout commentaire pourrait nourrir l’argumentaire d’une instrumentalisation de la justice martelé par le milliardaire républicain.

Dès jeudi soir, pendant que les progressistes moquaient les " larmes des trumpistes ", un groupe de partisans de l’ancien président s’est rendu devant sa luxueuse résidence pour crier sa colère.

Plusieurs d’entre eux agitaient des drapeaux " Biden n’est pas mon président " et " Trump a gagné ", énième rappel que plus de deux ans après la défaite du milliardaire à l’élection de 2020, des millions d’Américains restent fermement convaincus que la présidentielle lui a été " volée ".

Le principal intéressé a lui-même attisé les flammes depuis son réseau Truth Social, accusant les démocrates d’être les " ennemis des hommes et des femmes qui travaillent dur dans ce pays ".

" Ce n’est pas moi qu’ils visent, mais vous, je suis juste en travers de leur chemin ", a-t-il écrit sur sa plateforme.

Rémi Amalvy, avec AFP