La Finlande intègre officiellement l’Otan le 4 mars 2023. Un nouvel atout indéniable pour l’alliance transatlantique. Malgré l’ajout de 1.300 kilomètres avec la Russie, l’armée finlandaise, puissante et bien préparée, consolidera le flanc oriental de l’Occident.

L’adhésion de la Finlande à l’Otan ajoute une armée puissante aux forces de l’Alliance et une des pièces manquantes au puzzle de la défense de son flanc oriental, vulnérable en cas d’attaque russe, selon plusieurs analystes et responsables militaires.

Lorsque le président russe Vladimir Poutine a lancé l’invasion de l’Ukraine, Moscou a justifié son action en accusant l’Otan de chercher à empiéter sur son territoire.

Treize mois plus tard, l’adhésion de la Finlande signifie que l’Alliance défensive dirigée par les États-Unis double sa frontière avec la Russie et bouscule la donne militaire de la Baltique à l’Arctique.

Le puzzle sera complet lorsque la Suède, qui a demandé à adhérer en même temps que la Finlande, rejoindra à son tour l’Alliance.

Mais l’ajout de 1.300 kilomètres supplémentaires de frontière terrestre avec la Russie implique inévitablement des vulnérabilités et assurer sa défense est un défi posé aux stratèges de l’Otan.

L’armée finlandaise est particulièrement bien équipée et préparée aux conditions climatiques difficiles (AFP)

Le Kremlin s’est engagé à renforcer ses forces près de la frontière dans les années à venir. Mais il faudra des années à Moscou pour reconstituer les capacités détruites en Ukraine, estiment les analystes.

Selon eux, pour éviter de provoquer Moscou, la Finlande devrait suivre l’exemple de la Norvège voisine et ne pas laisser stationner des forces de l’Otan en permanence sur son territoire.

L’armée finlandaise est bien préparée au combat et a l’expérience des conditions climatiques extrêmes.

" La Finlande est l’un des rares pays européens qui n’a jamais cessé de se préparer à une guerre potentielle ", rappelle Minna Alander, chercheuse à l’Institut finlandais des affaires internationales.

Alors que d’autres armées d’Europe occidentale ont réduit leurs effectifs après la guerre froide, la Finlande s’en est tenue à un modèle de conscription conçu après l’invasion menée par l’Union soviétique en 1939.

" Cela donne maintenant à la Finlande la capacité de mobiliser 280.000 militaires en temps de guerre et de compter avec une réserve totale de 870.000 soldats ", souligne Minna Alander.

" Avec 1.500 pièces, la Finlande possède en outre l’une des plus grandes artilleries d’Europe et elle continue d’investir dans la défense aérienne avec le nouveau chasseur américain F-35 ".

Rémi Amalvy, avec AFP