Un navire turc endommagé par une frappe russe près d'Odessa
Sur cette photo prise et diffusée par les services d'urgence ukrainiens le 12 décembre 2025, des sauveteurs ukrainiens s'efforcent d'éteindre un incendie sur un navire à la suite d'une attaque aérienne dans le port de Chornomorsk, dans la région d'Odessa, alors que la Russie envahit l'Ukraine. ©Handout / Service d'urgence ukrainien / AFP

Un navire turc a été endommagé vendredi dans une frappe aérienne russe près d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine, la Turquie appelant en réaction à une «suspension» des attaques contre les les installations portuaires et énergétiques.

Sur le plan diplomatique, la présidence française a fait savoir le même jour que les Européens et les Ukrainiens demandaient aux Américains de leur apporter des «garanties de sécurité» avant toute négociation territoriale en Ukraine.

Dans l'après-midi, la Russie a tiré un «missile sur des infrastructures portuaires civiles dans la région d'Odessa», sur la mer Noire, a déclaré sur Telegram le vice-Premier ministre ukrainien chargé de la reconstruction, Oleksiï Kouleba, affirmant qu'il n'y avait pas eu de victimes.

Le propriétaire de ce bateau, l'armateur turc Cenk Shipping, a expliqué dans un communiqué que le M/V CENK T, «qui transporte des camions entièrement chargés de fruits frais, de légumes et de denrées alimentaires sur la route Karasu–Odessa», avait été «victime d'une attaque aérienne», «peu après avoir accosté au port de Chornomorsk», voisin de celui d'Odessa.

Il s'agit d'un navire de 185 mètres de long battant pavillon panaméen, selon un document d'information publié sur le site en ligne de cette compagnie, tandis que des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent ce bâtiment bleu et blanc en feu.

La Turquie veut une «suspension» des attaques

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait annoncé plus tôt dans la journée qu'«un navire civil dans le port de Tchornomorsk avait été endommagé», sans plus de précisions.

La Turquie a réagi en réitérant sa demande d'une «suspension» de telles frappes.

«Nous insistons une fois de plus sur l'importance d'un cessez-le-feu immédiat entre la Russie et l'Ukraine et réitérons la nécessité d'un accord visant à prévenir toute escalade en mer Noire, notamment en garantissant la sécurité de la navigation et en suspendant les attaques ciblant les infrastructures énergétiques et portuaires», a martelé le ministère turc des Affaires étrangères.

Dans un entretien au Turkménistan avec son homologue russe Vladimir Poutine, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait auparavant «suggéré qu'un cessez-le-feu limité, sur les installations énergétiques et des ports, serait bénéfique».

La Turquie a mis en garde ces dernières semaines contre une «escalade inquiétante» en mer Noire, après que l'Ukraine a revendiqué des attaques de drones navals contre des pétroliers liés à la Russie dans la région.

Appel à des «garanties américaines»

Concernant les tractations en vue de mettre fin à près de quatre ans de guerre, les Européens et les Ukrainiens insistent sur la nécessité, selon eux, d'obtenir des Etats-Unis des «garanties de sécurité».

Un conseiller du président français Emmanuel Macron a évoqué le besoin d'«une garantie américaine pour ceux qui participent à la coalition des volontaires» rassemblant une trentaine d'Etats aidant l'Ukraine.

«Les Ukrainiens n'ont pas fait de deal sur les territoires, n'envisagent pas aujourd'hui de deal sur les territoires, n'envisagent pas de DMZ (zone démilitarisée)», a encore dit ce conseiller.

Une mise au point après des informations de presse laissant penser que l'Ukraine était ouverte à une démilitarisation de territoires qu'elle contrôle encore et que les Russes réclament.

Un autre haut responsable a pour sa part dit à l'AFP qu'une adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne dès 2027 était envisagée dans le plan américain. «C'est stipulé mais c'est un sujet de négociation et les Américains y sont favorables».

Le journal britannique Financial Times a quant à lui écrit que ce point était présent dans la dernière mouture des propositions de paix préparées par Ukrainiens et Européens, puis présentées aux négociateurs américains.

Une telle adhésion, en à peine plus d'un an, semble cependant peu probable du fait de la possible opposition, entre autres, d'Etats membres de l'UE aux relations tendues avec l'Ukraine, comme la Hongrie.

Discussions à Berlin

C'est dans le cadre de ces démarches internationales que le président ukrainien Volodymyr Zelensky est attendu lundi à Berlin pour rencontrer ses alliés européens.

Des pourparlers indirects soutenus et difficiles entre Moscou et Kiev sont en cours depuis presque un mois, sous médiation de Washington, qui presse de trouver une issue à ce conflit déclenché par l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022 et ayant d'ores et déjà fait des centaines de milliers de morts et de blessés.

La version initiale du plan américain, jugée très favorable à Moscou, a été amendée à plusieurs reprises par les belligérants.

Les négociateurs bloquent en particulier sur les questions territoriales, les États-Unis réclamant, déplore Kiev, d'importantes concessions à l'Ukraine.

Sur le front, après de longs mois de recul face à des troupes russes plus nombreuses, l'armée ukrainienne a affirmé avoir repris aux Russes plusieurs quartiers de la ville clé de Koupiansk, dans la région de Kharkiv (nord-est), ainsi que deux localités proches.

AFP

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