Rafael Grossi, directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique, va se rendre mercredi en Russie pour discuter de la centrale nucléaire de Zaporijjia, où la situation est jugée très précaire. Face à l’échec de la proposition d’instaurer une zone démilitarisée, la priorité semble désormais à la mise en place de " mesures réalistes " afin de minimiser le risque de catastrophe nucléaire. 

Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) se rendra mercredi dans l’enclave russe de Kaliningrad pour discuter de la sécurisation de la centrale nucléaire de Zaporijjia, a annoncé lundi à l’AFP un porte-parole de l’instance onusienne.

Rafael Grossi effectue cette visite " dans le cadre de ses consultations visant à assurer la protection " de ce site du sud-est de l’Ukraine occupé par les Russes et où la situation est jugée très précaire, a-t-il précisé sans donner plus de détails.

Le chef de l’AIEA avait passé quelques heures sur place la semaine dernière pour tenter de trouver une solution acceptable à la fois pour Kiev et pour Moscou.

Après des mois d’échanges infructueux, l’idée d’une zone démilitarisée autour de la centrale semble avoir vécu et la priorité est désormais la mise en place de " mesures réalistes " à même de minimiser le risque de " catastrophe " nucléaire dans cette centrale, la plus grande d’Europe.

Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) se rendra mercredi dans l’enclave russe de Kaliningrad pour discuter de la sécurisation de la centrale nucléaire de Zaporijjia (AFP)

" L’activité militaire est à la hausse dans toute cette région " avec notamment une " augmentation significative du nombre des soldats ", avait déploré Rafael Grossi, et la survenue de frappes qui entraînent des coupures de courant à répétition.

Le représentant russe dans les organisations internationales ayant leur siège à Vienne, Mikhaïl Oulianov, cité par les agences de presse russes, a confirmé la visite de M. Grossi, tout en estimant qu’il y avait " encore du chemin à faire " avant de parvenir à un compromis.

" À chaque fois, on joue avec le feu et si nous permettons à cette situation de se prolonger, un jour notre chance va tourner ", avait averti début mars Rafael Grossi.

L’électricité est essentielle pour faire tourner les pompes assurant la circulation d’eau. Car il faut constamment refroidir le combustible des cœurs des réacteurs ainsi que celui placé dans les piscines d’entreposage pour éviter un accident de fusion et des rejets radioactifs dans l’environnement.

Sami Erchoff avec AFP