Deux semaines après la réunion sur la Syrie de Jeddah, en Arabie saoudite, qui tentait de mettre fin à plus d’une décennie d’isolement diplomatique du régime de Bachar al-Assad, les chefs de diplomatie de cinq pays de la région se sont de nouveau réunis à Amman pour discuter d’un sujet qui divise toujours les nations arabes.

Une réunion " consultative " sur la Syrie a réuni lundi à Amman les ministres des Affaires étrangères de la Syrie, de l’Arabie saoudite, de la Jordanie, de l’Égypte et de l’Irak pour discuter des moyens de faciliter le retour des réfugiés syriens des pays voisins et de rétablir le contrôle de l’Etat.

" Le retour volontaire et sécurisé des réfugiés syriens dans leur pays est une priorité absolue ", selon le communiqué final de cette rencontre à laquelle ont pris part les ministres des Affaires étrangères de la Syrie, de la Jordanie, de l’Arabie saoudite, de l’Irak et de l’Egypte.

" Des mesures doivent être prises immédiatement " pour permettre ce retour, et une coopération renforcée entre la Syrie, les pays d’accueil des réfugiés et les Nations unies est nécessaire pour organiser les opérations de retour volontaire, selon le communiqué.

Selon l’ONU, quelque 5,5 millions de réfugiés syriens sont enregistrés au Liban, en Jordanie, en Turquie, en Irak et en Egypte.

Le gouvernement de Damas devrait " améliorer les services publics dans les zones de retour ", selon les participants qui ont exprimé leur soutien à " la Syrie et ses institutions dans tous les efforts légitimes visant à rétablir son contrôle sur son territoire, à faire respecter l’Etat de droit et à mettre fin à la présence des groupes armés et terroristes (…) et aux ingérences extérieures ".

La réunion a mis l’accent sur " l’aspect humanitaire et les mesures permettant d’atténuer la souffrance du peuple syrien frère ", a déclaré le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi.

Damas a été isolé sur le plan diplomatique après la répression en 2011 du soulèvement populaire ayant déclenché un conflit dévastateur.

Si la Syrie est toujours exclue de la Ligue arabe, plusieurs pays arabes dont l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et la Tunisie ont récemment renoué avec son régime.

Sa réintégration au sein de l’organisation panarabe continue cependant de diviser les pays arabes.

La guerre en Syrie a fait environ un demi-million de morts. Près de la moitié des Syriens sont désormais des réfugiés ou des déplacés à l’intérieur de leur pays, et des pans du territoire échappent encore au contrôle du gouvernement.

Roger Barake, avec AFP