Plus de 700.000 personnes ont été déplacées par la guerre au Soudan, annonce mardi l’ONU, et aucune issue au conflit ne se dessine en Arabie saoudite, où les négociations entre belligérants piétinent depuis dimanche.

Alors que pillages et combats continuent pour le 25e jour consécutif à Khartoum, des centaines de membres des tribus Beja ont manifesté à Port-Soudan, à 850 km à l’est de la capitale.

Ils ont réclamé des armes à l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane pour combattre à ses côtés les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo.

Depuis le 15 avril, la guerre a fait plus de 750 morts, 5.000 blessés et près de 150.000 réfugiés.

Surtout, le nombre de déplacés à l’intérieur même du Soudan a bondi: ils sont désormais environ 700.000, selon l’ONU. C’est " plus du double " qu’une semaine plus tôt.

Beaucoup ont fui Khartoum, où cinq millions d’habitants vivent pour la quatrième semaine consécutive barricadés chez eux, par peur des balles perdues. Mardi, des combats ont eu lieu dans différents quartiers de la capitale, selon des témoins.

Sans eau ni électricité, avec des stocks de nourriture quasiment à sec et de moins en moins d’argent en poche, ils survivent sous une chaleur écrasante grâce à des réseaux de solidarité entre voisins et proches.

Le réseau téléphonique ou internet va et vient au gré des efforts des compagnies de télécommunications qui peinent à trouver du carburant pour faire tourner les générateurs.

Quasiment plus aucun hôpital ne fonctionne et les réserves humanitaires ont été bombardées ou pillées dans leur majorité. Tout comme au Darfour, dans l’ouest frontalier du Tchad.

Dans la capitale, " les principaux locaux du Programme alimentaire mondial (PAM) ont été pillés ", a rapporté ainsi lundi l’ONU.

Avant la guerre, un Soudanais sur trois souffrait déjà de la faim. Si la guerre se poursuit, jusqu’à 2,5 millions de personnes supplémentaires auront faim quotidiennement, prédit l’ONU.

Roger Barake, avec AFP