L’ancien président américain Donald Trump était de retour mercredi 11 mai sur la chaîne CNN, en prévision des primaires républicaines. Ponctuée de provocations, son intervention constituait sa première apparition depuis qu’il a été reconnu coupable d’agression sexuelle.

Un Donald Trump combattif a rejoué mercredi sa partition favorite pour son grand retour sur la chaîne CNN, le candidat à l’élection de 2024 multipliant les provocations et les piques, sous les applaudissements de ses fans.

Ce " town hall ", un grand rituel de la politique américaine, était la première apparition médiatique de l’ancien président américain depuis qu’il a été reconnu responsable d’agression sexuelle par un tribunal de New York. Donald Trump a d’ailleurs longuement moqué son accusatrice, la qualifiant de " tarée ".

L’échange constituait aussi un exercice périlleux pour CNN, où Donald Trump n’était pas apparu dans un tel format depuis son élection en 2016. La chaîne, avec laquelle il entretient des relations conflictuelles, était accusée de lui offrir un mégaphone malgré ses mensonges sur l’élection de 2020, perdue face à Joe Biden.

Et, mercredi soir, Donald Trump a une nouvelle fois martelé – sans preuve – que ce scrutin était " truqué ".

Il faudrait être " un idiot " pour ne pas le reconnaître, a lancé d’un ton taquin le républicain à la cravate rouge. L’ancien dirigeant, favori pour la primaire républicaine, ne s’est pas non plus fermement engagé à accepter le résultat de la présidentielle de 2024.

Devant un public acquis à sa cause et souvent hilare — des électeurs ayant l’intention de voter à la primaire républicaine — l’ancien président a commenté pêle-mêle plusieurs dossiers brûlants de l’actualité américaine. Et a jeté un pavé dans la mare en exhortant ses collègues républicains à provoquer un défaut de paiement sur la dette américaine, à moins de coupes budgétaires " massives ".

Sous sa présidence, le milliardaire avait multiplié les coups d’éclats contre les médias, et particulièrement CNN, qualifiés " d’ennemis du peuple ".

En octobre dernier, l’ancien président avait même porté plainte contre la chaîne, qu’il l’accusait de l’avoir diffamé pour le dissuader de se présenter à l’élection de 2024.

Mais dans un univers médiatique très compétitif, les chaînes ont besoin de spectacle. Les frasques de Donald Trump, qu’elles choquent ou amusent, font de l’audience – CNN a connu certains de ses meilleurs scores sous sa présidence.

Malo Pinatel, avec AFP