Le président Joe Biden et l’opposition républicaine ne sont pas parvenus à un accord pour relever le plafond de la dette, à l’issue d’une réunion à la Maison-Blanche mardi. Le chemin pour y parvenir passera donc par une âpre bataille politique, tandis que le mur se rapproche dangereusement.

Aucun accord n’a été trouvé mardi, après une réunion à la Maison-Blanche entre Joe Biden et l’opposition républicaine, pour relever le plafond de la dette et éviter un défaut de paiement inédit des États-Unis, aux conséquences potentiellement catastrophiques.

Il reste " beaucoup de travail " avant que les deux parties ne parviennent à s’entendre, a déclaré à la presse, après la rencontre, Kevin McCarthy, responsable républicain de la Chambre des représentants, tenue par une courte majorité conservatrice. C’est de lui que dépend, en grande partie, le destin financier à court terme des Etats-Unis.

Pour sa part, la Maison-Blanche a fait savoir que Joe Biden est " optimiste " après une réunion qu’il a qualifié de " franche et productive " mardi avec les dirigeants parlementaires de l’opposition. " Il reste du travail sur plusieurs questions difficiles mais (le président américain) est optimiste " quant à la conclusion d’un " accord budgétaire raisonnable ", selon un communiqué de l’exécutif américain.

Le communiqué précise que Joe Biden s’entretiendra une nouvelle fois cette semaine par téléphone avec les principaux responsables du Congrès, avant de les revoir en personne, après son retour dimanche du Japon.

Moins d’une heure plus tôt, au début de la réunion, Joe Biden, la vice-présidente Kamala Harris et les quatre chefs de file du parti démocrate et du Parti républicain au Congrès avaient posé pour les photographes dans le Bureau ovale.

Signe que les discussions restent très difficiles, le président américain va écourter une tournée diplomatique majeure en Asie-Pacifique pour se consacrer à ces difficiles discussions sur la dette publique, ont indiqué mardi à l’AFP deux sources proches du dossier.

Il devrait, ainsi, partir comme prévu mercredi pour le sommet du G7 au Japon, mais rentrera directement ensuite, renonçant à se rendre en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Australie.

Dans un contexte de campagne présidentielle, et généralement de grandes tensions politiques, ni le président américain, candidat à un second mandat, ni le ténor conservateur, ne veulent être celui qui cillera le premier.

La Maison-Blanche a multiplié les mises en garde sur un possible défaut de paiement, une situation dans laquelle l’Etat fédéral se verrait dans l’incapacité de débourser un seul centime, qu’il s’agisse de payer des salaires, verser des prestations sociales, rembourser ses créanciers.

Ce scénario inédit d’un défaut de paiement américain menace dès le 1er juin si aucun accord n’est trouvé au Congrès pour relever le plafond d’endettement public autorisé.

Malo Pinatel, avec AFP