L’Iran et la Russie ont signé un accord pour établir une route commerciale Nord-Sud, contournant ainsi les voies maritimes traditionnelles et les sanctions internationales. La signature de l’accord marque une étape importante dans leur coopération croissante depuis le début de la guerre en Ukraine.

De plus en plus proches depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Iran et la Russie ont signé mercredi un accord pour ouvrir une route commerciale Nord-Sud visant à contourner les voies maritimes traditionnelles et les sanctions internationales.

Signe de l’importance donnée à l’événement, la signature de l’accord à Téhéran a été supervisée par les deux présidents, l’Iranien Ebrahim Raissi et le Russe Vladimir Poutine, présent par visioconférence.

Il s’agit d' "une étape stratégique dans la coopération entre la République islamique d’Iran et la Fédération de Russie ", s’est félicité le président iranien.

En discussion depuis le début des années 2000, cet accord bilatéral porte sur la construction d’une ligne ferroviaire d’une longueur de 164 km dans le nord-est de l’Iran, entre les villes d’Astara, située à la frontière avec l’Azerbaïdjan, sur la mer Caspienne, et Rasht.

De Rasht, les produits russes seront transportés par rail jusqu’aux ports du sud, comme Bandar Abbas ou Chabahar, d’où ils pourront être expédiés vers l’Asie à l’est, la péninsule arabique à l’ouest ou l’Afrique orientale au sud.

L’objectif est de mener à bien l’ambitieux projet de corridor Nord-Sud, un réseau de routes maritimes, ferroviaires et terrestres de 7 200 km de long, qui vise à redessiner les circuits de la mondialisation et contrer l’hégémonie occidentale selon ses promoteurs.

La Russie pourra ainsi éviter de faire passer ses marchandises par la mer Baltique, qui borde le nord de l’Europe, par la mer Noire, dont les accès sont contrôlés par la Turquie, et par le canal de Suez.

" Cette artère de transport unique Nord-Sud, dont le chemin de fer Rasht-Astara fera partie, aidera à diversifier considérablement les flux de transport internationaux ", a déclaré mercredi Vladimir Poutine.

" Le transport des marchandises par le nouveau corridor aura un avantage concurrentiel considérable. Ainsi, la livraison de marchandises de Saint-Pétersbourg (Russie) à Bombay (Inde) prendra environ 10 jours. À titre de comparaison, le trajet via les routes commerciales traditionnelles prend jusqu’à 30-45 jours ", selon lui.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP