Après plus d’une décennie d’isolement diplomatique, le président syrien Bachar al-Assad signe son grand retour au sommet de la Ligue arabe à Jeddah. Lors de ce sommet, il a exprimé l’espoir d’une action arabe commune en faveur de la paix dans la région.

Le président syrien, Bachar al-Assad, a participé vendredi à son premier sommet de la Ligue arabe depuis plus d’une décennie, signant son retour sur la scène diplomatique arabe après des années d’isolement en raison de la guerre en Syrie.

" Nous sommes heureux d’accueillir le président Bachar al-Assad à ce sommet ", a déclaré le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, à l’ouverture du sommet, en espérant que la réintégration de son pays ramènera " la stabilité  " en Syrie.

Le président syrien Bachar al-Assad a exprimé vendredi l’espoir que le sommet annuel de la Ligue arabe en Arabie saoudite, auquel il participe pour la première fois depuis plus d’une décennie, marquera le début d’une " nouvelle phase " de solidarité et d’action arabe commune.

" J’espère qu’il marquera le début d’une nouvelle phase dans l’action arabe commune en faveur de la solidarité, la paix dans la région, le développement et la prospérité au lieu de la guerre et les destructions ", a déclaré le président syrien dans son discours devant ses pairs arabes.

Dans son discours, il a souligné que le sommet se tenait " dans un monde instable " mais estimé que " les rapprochements arabo-arabe et arabo-régional " constituaient un " espoir ".

Il a appelé à " interdire les ingérences étrangères " dans les affaires des pays arabes, assurant que la Syrie était attachée à " son appartenance arabe ".

L’organisation panarabe avait exclu le régime syrien fin 2011 pour sa répression d’un soulèvement populaire, qui a dégénéré en guerre dévastatrice, avant de le réintégrer le 7 mai dernier.

Les Émirats arabes unis, qui avaient rétabli leurs liens avec la Syrie en 2018, ont notamment été très actifs pour réintégrer Damas dans le groupe. Le régime syrien a par ailleurs bénéficié d’un élan de solidarité après un séisme qui a dévasté le 6 février de vastes pans de la Syrie et de la Turquie.

Avant le début du sommet, le président syrien avait rencontré à Jeddah son homologue tunisien, Kais Saied, dans le cadre d’une série de réunions bilatérales prévues en marge du sommet, a indiqué l’agence officielle syrienne SANA.

La Ligue arabe a récemment souligné la nécessité de jouer un " rôle de premier plan ", afin de parvenir à un règlement en Syrie. Si les combats se sont quasiment tus, la guerre a fait environ un demi-million de morts, ainsi que des millions de réfugiés et déplacés.

La Syrie espère la normalisation de ses relations avec les pays arabes, notamment les riches monarchies du Golfe, pour financer sa coûteuse reconstruction.

Outre les conflits au Moyen-Orient, le 32ème sommet de la Ligue arabe devrait aborder des sujets plus internationaux, notamment la guerre en Ukraine.

Invité surprise au sommet, le président ukrainien, Volodomyr Zelensky, a appelé les dirigeants de la région à " jeter un regard honnête " sur la guerre dans son pays.

" Malheureusement, certains pays dans le monde et ici, parmi vous, ferment les yeux sur ces prisons et annexions illégales ", a-t-il déclaré.

À son arrivée à Jeddah, M. Zelensky avait indiqué qu’il s’entretiendrait séparément avec le prince héritier saoudien, et d’autres dirigeants de la région, beaucoup moins unie dans son soutien à l’Ukraine que ses alliés européens et américains.

Le pays hôte du sommet, l’Arabie saoudite, a affiché une position relativement neutre sur le conflit, jouant en septembre un rôle inattendu de médiateur dans un échange de prisonniers entre Moscou et Kiev.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP