Le producteur américain de semi-conducteurs Micron a été accusé dimanche 21 mai de " défaillances de sécurité " par la Chine, qui tente d’en limiter l’usage sur son territoire. Cet épisode illustre la rivalité croissante entre Pékin et Washington dans ce domaine.

Nouvel épisode dans la bataille que se mènent États-Unis et Chine sur les semi-conducteurs : le géant américain du secteur, Micron, a été accusé dimanche par Pékin de défaillances de sécurité, la Chine appelant les entreprises travaillant avec des données sensibles à arrêter d’acheter ses puces.

Secteur hautement stratégique, les micropuces font vivre l’économie mondiale moderne. Ces petites tranches de silicium se nichent dans tous types d’appareils électroniques, tels que les ampoules LED, les machines à laver, les voitures ou les smartphones.

Micron, basée dans l’Idaho (nord-ouest des États-Unis) est le quatrième fabricant mondial de semi-conducteurs avec une part de marché de 20 à 25% de l’industrie des DRAM (puces de mémoire vive).

La Chine avait annoncé début avril une procédure contre le groupe américain, afin de " passer en revue " les produits du fabricant de composants électroniques et de prévenir d’éventuels " risques " pour sa " sécurité nationale ".

Au nom de la " sécurité nationale ", Washington avait pour sa part annoncé en octobre 2022 de nouveaux contrôles à l’exportation pour limiter l’achat et la fabrication par Pékin de puces haut de gamme " utilisées dans des applications militaires ".

Pour réduire sa dépendance envers l’Asie, l’Union européenne a de son côté trouvé le mois dernier un accord sur un plan visant à développer cette industrie sur son propre territoire.

Et après les États-Unis et les Pays-Bas, le Japon avait annoncé fin mars son intention de restreindre ses exportations d’équipement de fabrication de semi-conducteurs, s’attirant les foudres de la Chine.

Malo Pinatel, avec AFP