L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a dénoncé les attaques russes contre le système de santé en Ukraine dans une résolution adoptée mercredi. La Russie a de son côté dénoncé un texte " plein de mensonges ".

L’Assemblée mondiale de la santé à Genève a exigé mercredi que la Russie cesse " immédiatement " ses attaques contre le système de santé en Ukraine, dans une résolution marquant le soutien à Kiev, 15 mois jour pour jour après l’invasion.

Le texte a été adopté par 80 voix contre 9 opposées au texte, dont la Russie et la Chine, mais aussi la Syrie, l’Algérie ou encore Cuba et la Corée du Nord.

L’ambassadrice ukrainienne Yevheniia Filipenko a déclaré que le soutien à la résolution de Kiev était " un signe d’espoir pour plus de 14 millions d’Ukrainiens ayant besoin d’une assistance sanitaire " et une démonstration de solidarité avec les agents de santé du pays.

Elle a souligné que le vote montrait à Moscou que " les attaques contre les soins de santé à grande échelle ne sont pas tolérées ".

La représentante de la Russie a ,elle, dénoncé un texte " plein de mensonges ".

" Nous ne sommes pas contre le travail de l’OMS en Ukraine : nous sommes contre les mensonges et la politisation du travail de l’OMS ", a-t-elle déclaré.

" Je remercie tous ceux qui n’ont pas soutenu les mensonges et qui ont été si audacieux. "

Quelque 52 pays, sur les 177 pays membres de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) qui avaient le droit de participer au vote, se sont abstenus.

La Hongrie s’est distinguée parmi tous les pays membres de l’UE, en ne co-signant pas la résolution et en étant absente lors du vote.

La résolution portée par l’Ukraine condamne également " avec la plus grande fermeté l’agression persistante de l’Ukraine par la Fédération de Russie, y compris les attaques contre les établissements de soins de santé répertoriées par le système de surveillance des attaques visant les services de santé de l’OMS ".

Elle condamne aussi " les attaques généralisées contre des civils et des infrastructures civiles essentielles qui ont entraîné de lourdes pertes et entravé l’accès aux soins de santé. "

Selon le plus récent recensement de l’OMS, il y a eu 974 attaques vérifiées contre les services de santé en Ukraine qui ont fait 101 morts.

La Russie et la Syrie ont présenté leur propre texte faisant état de " la grave préoccupation face à la détérioration de la situation humanitaire en Ukraine et aux alentours ", mais qui ne fait pas mention de l’invasion du pays par Moscou.

Le " cynisme " de ce projet de résolution a été vivement critiqué par les alliés de Kiev. Le texte a rejeté par 62 voix contre, 13 pour et 61 abstentions.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP