Alors que les négociations trainent entre l’opposition et la Maison-Blanche, le numéro deux du Trésor a appelé à relever rapidement le plafond de la dette. Wally Adeyemo a alerté quant au risque imminent de défaut sur la dette des États-Unis.

Le numéro deux du département américain au Trésor a appelé vendredi le Congrès à relever rapidement le plafond de la dette, au moment où la Maison Blanche et l’opposition républicaine semblent avancer sur les négociations.

Saluant " des progrès " dans les négociations, Wally Adeyemo, secrétaire adjoint au Trésor, a appelé à " agir immédiatement pour éviter de faire défaut sur la dette de notre pays ", lors d’une interview sur la chaîne MSNBC.

" Il est fort probable que début juin, nous n’aurons plus les ressources nécessaires pour respecter nos engagements envers nos créanciers, mais aussi envers nos aînés, nos anciens combattants et d’autres Américains. Et le Congrès doit s’assurer que cela soit évité ", a-t-il ajouté.

La Maison-Blanche et l’opposition républicaine sont engagées dans une course contre-la-montre pour trouver un accord, afin de relever le plafond de la dette, et permettre au Trésor américain de continuer à emprunter.

Faute de cela, le gouvernement se retrouvera à court de liquidités pour payer les salaires des fonctionnaires et militaires, les retraites, le système de santé des plus pauvres et des personnes âgées, mais aussi pour rembourser sa dette, ce qui placerait le pays en situation de défaut de paiement.

" Si le taux d’emprunt du gouvernement augmente parce que nous n’avons pas remboursé notre dette, cela signifie qu’il vous sera plus difficile d’acheter une maison, d’acheter une voiture, d’obtenir un prêt pour votre petite entreprise ", a encore expliqué Wally Adeyemo, lors d’une autre interview vendredi matin, sur la chaine CNN.

Cette situation " a déjà des impacts dans le monde réel et cela ne fera qu’empirer à mesure que nous nous rapprochons de la date limite ", qui devrait se situer début juin, a-t-il ajouté.

Il a également souligné que le système informatique vétuste ne permet pas de prioriser certains paiements au détriment d’autres : " Je ne pense pas que nous ayons la capacité d’établir un type de priorités qui signifierait que tous les aînés, tous les anciens combattants, tous les Américains seront payés ".

Il a par ailleurs balayé l’hypothèse d’un passage en force et d’un recours au 14ème amendement de la Constitution américaine. S’il est invoqué, cet amendement impose que les dépenses déjà votées soient honorées.

Il a souligné que Joe Biden et la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, sa ministre de l’Économie et des Finances, " été très clairs sur le fait que cela ne résoudra pas nos problèmes maintenant ".

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP