Le président américain Joe Biden et Keven McCarthy, chef de file des républicains au Congrès, ont annoncé un " accord de principe " pour éviter le défaut de paiement, samedi 27 mai. Fruit de compromis politiques entre les deux camps, il éloigne la perspective d’une catastrophe nonseulement pour l’économie américaine, mais aussi pour le reste du monde.

A quelques jours de l’échéance, le président américain Joe Biden et le leader républicain Kevin McCarthy ont trouvé samedi un " accord de principe " pour éviter un défaut de paiement des Etats-Unis, qui devra toutefois encore être validé par le Congrès.

Dans une courte allocution, Kevin McCarthy a indiqué qu’il s’entretiendrait à nouveau dimanche avec Joe Biden et publierait le même jour le texte, résultat de difficiles négociations, et que la Chambre des représentants " votera alors sur ce texte mercredi ".

Selon une source qui a eu connaissance des négociations, l’accord trouvé entre l’exécutif et l’opposition relève pendant deux ans, donc jusqu’après l’élection présidentielle de 2024, le plafond d’endettement public des Etats-Unis.

Il n’y a pas les importantes réductions souhaitées par les républicains, même si les dépenses non liées à la défense resteront pratiquement inchangées l’année prochaine et n’augmenteront que nominalement en 2025, a-t-on précisé de même source.

En outre, de nouvelles règles s’appliqueront à l’accès à certains programmes d’aide fédéraux, mais la source a précisé que l’accord protégeait la loi sur la réduction de l’inflation et le plan d’allègement de la dette étudiante, signés par M. Biden.

Sans relèvement de cette limite, la première puissance mondiale risquait de se trouver en défaut de paiement le 5 juin, incapable d’honorer ses engagements financiers: salaires, retraites ou remboursements à ses créanciers.

Comme toutes les grandes économies ou presque, les Etats-Unis vivent à crédit.

Mais contrairement aux autres pays développés, l’Amérique bute régulièrement sur une contrainte juridique: le plafond de la dette, le montant maximal d’endettement des Etats-Unis, qui doit être formellement relevé par le Congrès.

De cette procédure législative de routine, les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants depuis janvier, ont fait un instrument de pression politique.

Refusant de faire un prétendu " chèque en blanc " au président démocrate, ils ont conditionné tout relèvement de ce plafond, actuellement fixé à 31.400 milliards de dollars, à des coupes budgétaires.

Joe Biden, candidat à sa réélection, a longtemps refusé de venir à la table des négociations, accusant l’opposition de prendre l’économie américaine en " otage " en exigeant de telles coupes.

L’accord de principe trouvé samedi soir donne un peu d’air aux marchés financiers, qui n’ont jamais réellement paniqué mais que cette paralysie commençait à impatienter.

Malo Pinatel, avec AFP