Les forces de sécurité iraniennes ont tiré sur une manifestation pacifique jeudi 1er juin à Abdanan, dans l’ouest du pays. La répression de cette manifestation, provoquée par la mort d’un jeune étudiant en détention, confirme la fuite en avant du régime dans la violence.

Les forces de sécurité iraniennes ont blessé plusieurs personnes en ouvrant le feu sur une manifestation suscitée par la mort d’un jeune étudiant peu après sa libération, ont indiqué vendredi des groupes de défense des droits de l’homme.

Des manifestations ont éclaté jeudi soir à Abdanan, dans la province occidentale d’Ilam, peuplée de Kurdes, selon le groupe Hengaw basé en Norvège, le Réseau des droits de l’homme du Kurdistan basé en France et le compte 1500tasvir qui recense les manifestations.

Les gens étaient descendus dans la rue pour exprimer leur colère après la mort fin mai de Bamshad Soleimankhani, 21 ans, quelques jours seulement après sa sortie de prison.

Hengaw a déclaré que 25 personnes avaient été blessées lors de la répression contre les manifestants qui scandaient des slogans anti-régime.

Des manifestations ont éclaté en septembre en Iran après la mort de Mahsa Amini, qui avait été arrêtée sous le prétexte d’avoir bafoué les règles vestimentaires iraniennes pour les femmes. Ces mouvements de protestation, qui avaient ébranlé les autorités cléricales du pays, se sont quelque peu atténués ces derniers mois mais se poursuivent encore sporadiquement.

Pour sa part, 1500tasvir a déclaré que sa famille avait remarqué que Soleimankhani avait de la mousse à la bouche après sa sortie de prison et il avait été transporté à l’hôpital, où les médecins avaient enregistré de multiples fractures sur son corps et des brûlures de cigarette qu’il aurait subies en détention. Il est décédé par la suite. Cette organisation l’a décrit comme favorable au mouvement d’opposition, mais il n’a pas été immédiatement clair quand et pourquoi il avait été arrêté.

Ces derniers mois, les militants ont relevé plusieurs manifestations à travers le pays, notamment après la pendaison de trois hommes impliqués dans des mouvements de protestation.

Malo Pinatel, avec AFP