Malgré plusieurs trêves et autres tentatives de négociations, des tirs d’artillerie ont de nouveau secoué Khartoum samedi alors que les combats meurtriers entre l’armée et les paramilitaires au Soudan entrent dans leur 8e semaine.

Le bruit des combats résonne dans la banlieue nord de Khartoum et une pluie d’obus s’est abattue sur le sud de la capitale, faisant plusieurs victimes.

Depuis le début le 15 avril de la guerre sanglante entre l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, le conflit a déjà coûté la vie à plus de 1 800 personnes et fait plus d’un million et demi de déplacés et réfugiés.

Les humanitaires et les volontaires éprouvent, selon eux, des difficultés à récupérer les corps " en raison de contraintes de sécurité ".

Des pourparlers entre des émissaires des belligérants organisés à Jeddah, sur la mer Rouge, avaient pourtant abouti à un engagement de principe pour " protéger les civils " et permettre aux humanitaires de " collecter, enregistrer et enterrer les morts en coordination avec les autorités compétentes ".

Mais l’armée s’est retirée mercredi de ces négociations et le lendemain les États-Unis et l’Arabie saoudite disaient les suspendre officiellement.

Alors qu’un tiers des 45 millions de Soudanais ont besoin d’assistance humanitaire, les cargaisons d’aide arrivées par les airs sont bloquées aux douanes et le personnel international se voit refuser les visas pour venir relever des employés locaux exténués ou terrés chez eux. Dix-huit humanitaires ont été tués depuis le début du conflit.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé vendredi de seulement six mois la mission politique des Nations unies au Soudan, dont le chef Volker Perthes n’est plus le bienvenu dans le pays en plein conflit meurtrier.

Le général Burhane a réclamé la semaine dernière le limogeage du chef de la mission, lui faisant porter la responsabilité de la guerre. Mais Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a exprimé sa " confiance absolue " envers M. Perthes.

Maïssa Ben Fares, avec AFP