Destructions d’écosystèmes, inondations, pollution, menaces énergétiques: la destruction du barrage de Kakhovka, dans le sud de l’Ukraine, pourrait avoir des conséquences environnementales et humaines " sans précédent ", estiment plusieurs experts et associations de défense de l’environnement.

La destruction partielle du barrage de Kakhovka en Ukraine fait craindre une catastrophe humanitaire et écologique, alors que les évacuations de civils se poursuivent. De son côté, Moscou a accusé Kiev d’avoir commis un " acte terroriste " contre un pipeline d’ammoniac.

L’Ukraine et les forces d’occupation russes continuaient mercredi l’évacuation des civils des zones inondées après la destruction la veille dans une zone sous contrôle russe du barrage de Kakhovka sur le fleuve Dniepr dans le sud de l’Ukraine, qui fait craindre une catastrophe humanitaire et écologique.

La Russie a par ailleurs accusé mercredi l’Ukraine d’avoir fait exploser dans un " acte terroriste " un pipeline reliant la ville russe de Togliatti au port ukrainien d’Odessa, essentiel pour l’exportation d’ammoniac et les engrais, désactivé depuis février 2022 mais dont Moscou espérait la remise en route.

À Kherson, ville reconquise par les Ukrainiens en novembre dernier située à 70 km en aval du barrage de Kakhovka, les évacuations étaient toujours en cours mercredi sous la pression de l’eau du fleuve tout proche.

Selon Oleksandre Prokoudine, chef de l’administration militaire de la région de Kherson, " 1 700 personnes ont été évacuées " des zones inondées sous contrôle ukrainien.

Les autorités ukrainiennes vont devoir évacuer " plus de 17 000 " civils, avait indiqué mardi le procureur général ukrainien Andriï Kostine. Côté russe, les autorités ont évacué 1 274 personnes et l’état d’urgence a été décrété dans la partie de la région de Kherson contrôlée par Moscou.

La veille, l’Ukraine a accusé Moscou d’avoir fait " exploser " le barrage, une stratégie qui vise selon elle à " freiner " ses troupes à l’approche d’une vaste contre-offensive.

Moscou, à l’inverse, accuse Kiev d’un " sabotage délibéré " à des fins militaires.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP