Les patrons des grandes firmes de la Silicon Valley ont repris leurs allers-retours en Chine depuis la fin des restrictions sanitaires, en décembre 2022. Le dernier en date, l’ex-pdg de Microsoft Bill Gates, s’est rendu à Pékin vendredi 16 juin. Ces visites constituent l’une des dernières voies de dialogue entre les deux pays qui accumulent les points de discorde.

D’Elon Musk à Bill Gates en passant par Tim Cook, le directeur général d’Apple, certains des plus grands patrons américains font le voyage à Pékin, semblant ignorer la guerre commerciale Chine-Etats-Unis.

Déjà fréquentes avant la pandémie, leurs venues ont pu reprendre en décembre après la fin des restrictions sanitaires liées au Covid, qui avaient isolé la Chine du reste du monde pendant trois ans.

Et elles sont l’occasion pour eux de manifester, à Pékin, leur optimisme quant au vaste marché chinois et aux liens commerciaux entre les deux plus grandes économies mondiales.

Ces visites interviennent alors que les tensions commerciales Chine-Etats-Unis s’aggravent, ce qui n’a pas empêché les échanges bilatéraux d’atteindre un nouveau record l’an passé à 691 milliards de dollars, selon le ministère américain du Commerce.

Les entreprises américaines, elles, s’inquiètent d’un ralentissement des exportations vers la Chine, qui reste le troisième partenaire commercial des États-Unis. Une baisse fortement ressentie dans le secteur technologique.

Car au nom de la sécurité nationale, les États-Unis bloquent depuis 2022 les exportations vers la Chine des semi-conducteurs les plus avancés ainsi que des équipements nécessaires à leur fabrication.

Face à ces contraintes, la Chine a accéléré ses efforts pour devenir autonome en matière de semi-conducteurs.

Les points de friction restent nombreux entre Pékin et Washington, de Taïwan aux droits humains, avant une visite très attendue ce weekend en Chine du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken.

Pragmatiques, les entreprises plaident depuis longtemps pour un resserrement des liens sino-américains, arguant que cela encourage parfois à des réformes économiques et politiques.

Le US-China Business Council, chargé de promouvoir le commerce bilatéral et opposé aux sanctions commerciales, se sent marginalisé face à un Congrès américain de plus en plus belliciste face à Pékin.

Les autorités chinoises ont récemment restreint la possibilité de sortir des données du pays et ont effectué des perquisitions dans les bureaux de sociétés de conseil, notamment américaines, jetant un froid parmi les entreprises étrangères.

A l’image d’Apple, de nombreux géants mondiaux révisent ainsi leur dépendance à la Chine.

Malo Pinatel, avec AFP