Le chef de la diplomatie saoudienne Fayçal ben Farhane est arrivé samedi en Iran pour une courte visite visant à renforcer la réconciliation engagée ces derniers mois entre Téhéran et Ryad après sept ans de rupture.

L’Iran et l’Arabie saoudite ont franchi samedi une nouvelle étape de leur réconciliation au cours de la visite du chef de la diplomatie saoudienne à Téhéran après sept ans de rivalité au Moyen-Orient.

Près de 100 jours après l’annonce surprise de la reprise de leurs liens diplomatiques, les deux poids-lourds du Moyen-Orient ont exprimé leur souhait que ce " retour à des relations normales ait un effet positif pour la région, le monde islamique et le monde entier ", selon le prince Fayçal ben Farhane.

Il s’agit du premier ministre saoudien des Affaires étrangères à être reçu à Téhéran depuis 17 ans.

Après un entretien avec son homologue Hossein Amir-Abdolahian, il devait rencontrer le président iranien Ebrahim Raïssi, à qui il doit remettre une invitation du roi Salmane à se rendre prochainement en Arabie saoudite.

Aucune date n’a été annoncée pour ce déplacement censé finaliser le processus de réconciliation, qui avait été officialisé le 10 mars à Pékin dans le cadre d’un accord conclu par l’entremise de la Chine, nouvel acteur de poids sur la scène du Moyen-Orient.

Le ministre saoudien a insisté sur le fait que les relations bilatérales étaient désormais " basées sur le respect total pour l’indépendance, la souveraineté et la non-ingérence dans les affaires intérieures ".

La coopération entre Ryad et Téhéran est importante pour " la sécurité régionale, en particulier celle de la navigation maritime ", a-t-il précisé, alors que les deux pays bordent le Golfe, par où transite une partie du brut mondial.

" La sécurité régionale sera assurée uniquement par les acteurs régionaux ", a insisté M. Amir-Abdolahian, faisant allusion au souhait de Téhéran de mettre fin à la présence militaire américaine dans la région.

L’Iran a rouvert le 6 juin son ambassade à Ryad et nommé comme ambassadeur le diplomate Alireza Enayati, jusqu’alors vice-ministre des Affaires étrangères.

La réouverture de l’ambassade saoudienne à Téhéran a pris en revanche du retard en raison du mauvais état du bâtiment, qui avait été endommagé par les manifestants en 2016. Elle sera de nouveau opérationnelle " bientôt ", a indiqué lors d’une conférence de presse le prince Fayçal ben Farhane sans avancer de date.

Roger Barake, avec AFP