Un accord historique, les États membres de l’ONU ont adopté le premier traité international pour protéger la haute mer. Un accord qui vise à protéger l’océan, " force vitale de notre planète ", des menaces notamment écologiques.

Les États membres de l’ONU ont adopté lundi le premier traité international pour protéger la haute mer, un accord capital pour contrecarrer les menaces qui pèsent sur l’océan et sa bonne santé, vitale aussi pour l’humanité.

" L’accord est adopté ", a déclaré la présidente de la conférence Rena Lee sous les applaudissements, après l’adoption par consensus.

" L’océan est la force vitale de notre planète. Aujourd’hui, vous avez insufflé une nouvelle vie et un nouvel espoir pour que l’océan ait une chance de se battre ", a commenté le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, saluant une " réussite historique ".

Malgré l’adoption, la Russie a pris ses " distances " du consensus, qualifiant certains éléments du texte " totalement inacceptables ".

En mars, après plus de 15 années de discussions, dont quatre années de négociations formelles, les États membres avaient enfin réussi à se mettre d’accord, à l’issue de deux nouvelles semaines de négociations marathon, troisième " dernière " session en un an.

Le texte, alors gelé sur le fond, a depuis été passé au crible des services juridiques et traduit pour être disponible dans les six langues officielles de l’ONU.

Alors que les écosystèmes marins sont menacés par le changement climatique, les pollutions et la surpêche, la science a prouvé l’importance de protéger tout entier cet océan foisonnant d’une biodiversité souvent microscopique, qui fournit la moitié de l’oxygène que nous respirons et limite le réchauffement en absorbant une partie importante du CO2 émis par les activités humaines.

La haute mer commence où s’arrêtent les zones économiques exclusives (ZEE) des États, à maximum 200 milles nautiques (370 km) des côtes et n’est donc sous la juridiction d’aucun État.

Même si elle représente près de la moitié de la planète et plus de 60% des océans, elle a longtemps été ignorée dans le combat environnemental, au profit des zones côtières et de quelques espèces emblématiques.

Outil phare du nouveau traité : la création d’aires marines protégées dans ces eaux internationales.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP