Une course contre-la-montre s’est lancée pour retrouver les cinq passagers d’un submersible parti visiter l’épave du Titanic en Atlantique Nord. Selon les gardes-côtes américains, il reste moins de deux jours d’oxygène à l’équipage. Un sauvetage périlleux à 4.000 mètres de profondeur qui tient en haleine la planète.

Moins de deux jours d’oxygène: les États-Unis, épaulés par le Canada et la France, sont dans une course contre-la-montre pour retrouver vivants cinq passagers, un Américain, un Français, un Britannique et deux Pakistanais, d’un submersible parti visiter l’épave du Titanic à 4.000 mètres de profondeur dans l’Atlantique nord.

Parmi les personnes à sauver, un homme d’affaires britannique, Hamish Harding, 58 ans, qui avait annoncé samedi sur Instagram sa participation à cette excursion scientifique de l’extrême, hors du commun et chargée d’histoire. Le célébrissime naufrage du Titanic en 1912 est l’une des plus grosses catastrophes des transports du 20e siècle.

L’ancien officier de marine français Paul-Henri Nargeolet, 77 ans, spécialiste de l’épave du Titanic, est aussi du voyage, selon sa famille.

Également à bord pour cette plongée à 250.000 dollars la place, le magnat pakistanais Shahzada Dawood, 48 ans et vice-président du conglomérat Engro, embarqué avec son fils Suleman, 19 ans, selon la famille de cette grande fortune qui a confirmé que " le contact (avait) été perdu " depuis dimanche.

Enfin, l’entreprise OceanGate Expeditions, organisatrice du voyage et dont le patron américain Stockton Rush est aussi à bord, a assuré " explorer et mobiliser toutes les options pour ramener l’équipage en toute sécurité ".

Conçu pour emmener cinq personnes dans les abysses, long d’environ 6,5 mètres, le Titan a entamé sa descente dimanche et le contact avec l’engin a été perdu moins de deux heures après son départ, selon les autorités.

Les garde-côtes américains ont alors dépêché deux avions C-130 dans la zone de recherches. Les garde-côtes canadiens ont aussi mobilisé un aéronef et un navire tandis que la France a annoncé que l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) dépêchait un bateau et son robot.

" La mort est mentionnée à trois reprises… "

Le scénariste américain Mike Reiss, producteur de la célèbre série " Les Simpson ", est déjà parti trois fois avec OceanGate dont une fois en 2022 à bord du même submersible que celui qui a disparu, a-t-il raconté sur la BBC. Une expérience totalement déroutante, car " on perd presque toujours la communication et on se retrouve à la merci des éléments et ce genre de trucs ".

D’après lui, chacun est parfaitement conscient des dangers encourus: " Il faut signer une décharge avant de monter et la mort est mentionnée à trois reprises en page une. Ce ne sont pas des vacances en autocar, ça peut mal tourner ".

Une fois arrivé au fond, " la boussole a immédiatement cessé de fonctionner et ne faisait que tourner. Nous avons dû nous débattre à l’aveugle au fond de l’océan, sachant que le Titanic était quelque part là-bas ", a-t-il encore raconté.

Sans avoir étudié l’engin lui-même, Alistair Greig, professeur d’ingénierie marine au University College London, a évoqué deux théories possibles sur la base des images de l’appareil publiées par la presse.

Il estime que s’il a eu un problème d’électricité ou de communication, il pourrait être remonté à la surface, flottant " en attendant d’être retrouvé ".

" Un autre scénario est que la coque a été endommagée. Alors le pronostic n’est pas bon ", a-t-il estimé. Et " très peu de vaisseaux peuvent aller " à la profondeur à laquelle il pourrait avoir coulé, selon lui.

Parti de Southampton le 10 avril 1912 pour rejoindre New York, le Titanic, plus grand paquebot du monde au moment de sa mise à l’eau, a fait naufrage après avoir percuté un iceberg cinq jours plus tard. Sur les 2.224 passagers et membres de l’équipage, près de 1.500 ont péri.

L’épave a été découverte en 1985 à 650 kilomètres des côtes canadiennes dans les eaux internationales de l’océan Atlantique.

Depuis, entretenant le mythe, chercheurs de trésors et touristes lui rendent visite.

Roger Barake, avec AFP