La pression s’accentue en Europe sur l’Organisation des moudjahidine du peuple, groupe controversé d’opposition iranienne en exil. Celui-ci accuse l’Union européenne de chercher l’apaisement, à l’heure où les chancelleries occidentales tentent de relancer l’accord sur le nucléaire iranien.

La pression s’intensifie en Europe sur un groupe controversé d’opposition iranienne en exil, alors que l’Union européenne tente désespérément de relancer l’accord sur le nucléaire iranien.

Le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), vitrine politique de l’Organisation des moudjahidine du peuple (OMPI ou MEK), accusent l’Occident de chercher " l’apaisement " avec Téhéran.

Le MEK, considéré par Téhéran comme " terroriste ", est interdit par les autorités iraniennes, qui accusent le groupe d’avoir mené une série d’attaques au début des années 1980, dont une ayant tué un Premier ministre et un haut responsable religieux.

Il revendique un vaste réseau de partisans en Iran et se vante d’avoir révélé en 2002 l’existence de son programme nucléaire. Il compte aussi quelques soutiens de poids, comme l’ancien conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton.

Mais ses détracteurs jugent qu’il ne représente nullement les Iraniens et Iraniennes descendus dans la rue depuis septembre.

De fait, le MEK pourrait se retrouver fragilisé au moment où l’Union européenne cherche à renouer des contacts avec l’Iran et à redonner vie à l’accord actuellement moribond de 2015 sur le programme nucléaire iranien.

Le président français Emmanuel Macron et son homologue iranien Ebrahim Raïssi se sont entretenus au téléphone le 10 juin. Et le numéro deux de la diplomatie européenne, Enrique Mora, a rencontré son homologue iranien la semaine dernière à Doha.

Mais si le statut du MEK en Europe devait être discuté, cela représenterait un " changement de paradigme ", tant l’UE et les Etats-Unis ont toujours insisté pour que les pourparlers sur le dossier nucléaire ne soient associés à aucun autre sujet.

Le MEK est loin d’avoir connu un parcours sans heurts en Occident. Il a été expulsé de France au milieu des années 1980, quand Paris cherchait à améliorer ses relations avec Téhéran.

Les Etats-Unis n’ont retiré le groupe qu’en 2012 de la liste des organisations terroristes. Et les responsables européens craignent qu’après avoir déjoué un complot en 2018, le CNRI ne soit la cible d’autres attaques.

Malo Pinatel, avec AFP