Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a fait part de " progrès " à l’issue des discussions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan à Washington, jeudi 29 juin. L’optimisme du chef de la diplomatie américaine tranche avec la situation sur le terrain, où quatre soldats arméniens ont été tués au Nagorny-Karabakh par des tirs azerbaïdjanais.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a salué jeudi des " progrès ", à défaut d’un accord, à l’issue de trois jours de discussions à Washington entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan à propos de la région disputée du Nagorny-Karabakh.

Il s’agissait de la deuxième session de pourparlers entre les deux pays sous les auspices des Etats-Unis après une première série début mai.

Il a encore salué, aux côtés de ses homologues arménien Ararat Mirzoïan et azerbaïdjanais Djeyhoun Baïramov, l' "esprit de candeur et d’ouverture " qui a prévalu lors des discussions et dit souhaiter " poursuivre " celles-ci dans les semaines à venir.

Le ton était cependant plus sobre que lors de la rencontre début mai, quand M. Blinken avait parlé d’un accord de paix " à portée de main ".

Mercredi, en pleines discussions à Washington, quatre soldats arméniens ont été tués au Nagorny-Karabakh par des tirs azerbaïdjanais.

Le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a reçu mercredi les deux ministres à la Maison Blanche, et appelé à la désescalade.

Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a mis en garde mercredi contre un " risque élevé de déstabilisation dans le Caucase du Sud " à la suite de cet incident au Nagorny-Karabakh.

Les pourparlers se sont tenus à huis clos dans un centre de conférences à proximité de Washington.

L’Azerbaïdjan et les forces séparatistes arméniennes, soutenues militairement par Erevan, se sont affrontés lors de deux guerres, l’une à la dislocation de l’URSS, l’autre à l’automne 2020.

Un cessez-le-feu, signé sous l’égide de Moscou, a été suivi du déploiement d’un contingent de soldats de la paix russes, mais les tensions restent vives et les négociations pour la signature d’un traité de paix trainent en longueur.

Depuis décembre, Erevan accuse notamment son voisin d’entraver l’approvisionnement vers la région sécessionniste, en bloquant le corridor de Latchine.

Malo Pinatel, avec AFP