L’Iran a condamné dimanche le " traitement violent de la population " par le gouvernement français suite aux émeutes déclenchées par la mort du jeune Nahel, tué par un policier. Téhéran a également exhorté Paris à " respecter les principes de dignité humaine, la liberté d’expression et le droit des citoyens à manifester pacifiquement ".

L’Iran a appelé dimanche le gouvernement français à " mettre fin au traitement violent " de sa population et à faire " preuve de retenue " dans la crise provoquée par la mort d’un jeune homme tué par un policier.

" Nous recommandons au gouvernement français et à la police de prêter attention aux demandes des manifestants tout en faisant preuve de retenue et en évitant toute violence ", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, dans un tweet.

" Le gouvernement français doit mettre fin au traitement violent de sa population en respectant les principes de dignité humaine, la liberté d’expression et le droit des citoyens à manifester pacifiquement ", a-t-il insisté.

Pour le porte-parole, " les relations discriminatoires avec la population immigrée et le fait d’éviter d’accepter et de corriger les mauvais comportements à son égard par certains pays européens ont créé des conditions défavorables pour les citoyens européens, y compris en France ".

Le ministère a appelé en outre les Iraniens à éviter " de faire des voyages non indispensables en France dans le contexte de la crise actuelle ".

Les médias iraniens accordent une grande place à la vague de violences déclenchée dans de nombreuses villes de France par la mort du jeune Nahel, tué par un policier mardi à Nanterre lors d’un contrôle routier.

Les autorités iraniennes avaient vivement critiqué la solidarité des pays européens avec le mouvement de contestation qui avait saisi l’Iran à l’automne après la mort de Mahsa Amini, arrêtée pour non-respect du code vestimentaire très strict imposé aux femmes en Iran.

Le 14 octobre, M. Kanani avait ainsi dénoncé l’ " ingérence " du président Emmanuel Macron qui avait exprimé son soutien aux manifestants. Il est " surprenant " que la France condamne les forces de sécurité iraniennes qui ont dû diriger des " personnes violentes et des émeutiers ", avait déclaré le porte-parole.

Des centaines de personnes ont été tuées et des milliers interpellées durant ce mouvement de protestation en Iran.

Georges Haddad, avec AFP