Le président américain Joe Biden a reçu le Premier ministre suédois Ulf Kristersson à Washington, mercredi 5 juin. Cette rencontre, qui a lieu quelques jours avant un sommet de l’Otan, a pour but de soutenir la candidature de Stockholm à l’alliance, notamment face au veto turc.

Le président américain Joe Biden a renouvelé mercredi son plaidoyer en faveur d’une adhésion de la Suède à l’Otan, en accueillant à la Maison Blanche son Premier ministre Ulf Kristersson à une semaine du sommet de l’Alliance atlantique.

Lors d’un échange depuis le Bureau ovale, le dirigeant démocrate a déclaré attendre " avec impatience " l’adhésion de Stockholm, qu’il a dit " soutenir pleinement ".

Ulf Kristersson a remercié Joe Biden pour son " fort soutien ". La Suède a " des choses à apporter " à l’Otan, a-t-il assuré.

Comme nombre de leurs alliés, les Etats-Unis veulent que la Suède entre dans l’Alliance d’ici le prochain sommet de l’organisation à Vilnius les 11 et 12 juillet — peu après l’adhésion de la Finlande voisine, effective depuis le 4 avril.

Mais la Turquie, qui a donné son feu vert à l’entrée d’Helsinki dans l’Otan, bloque celle de la Suède.

Les divergences portent sur l’attitude de Stockholm à l’égard des mouvements d’opposition kurdes, tels que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), inscrit sur liste noire par Ankara qui les considère comme des groupes " terroristes ".

Et un incident est encore venu refroidir les relations entre ces deux pays la semaine dernière. Un Irakien a brûlé un exemplaire du Coran devant la principale mosquée de Stockholm, ce qui a provoqué l’indignation dans le monde musulman et de sévères critiques du président turc Recep Tayyip Erdogan contre la Suède.

Ankara est le seul des 31 Etats membres de l’Otan avec la Hongrie à n’avoir pas encore ratifié l’adhésion suédoise.

M. Erdogan a estimé mercredi que la Suède avait certes pris des mesures qui allaient dans " la bonne direction ", mais que l’organisation de manifestations par des sympathisants du PKK sur son sol réduisait ces mesures " à néant ".

Côté hongrois, le Parlement avait fait figurer la candidature de Stockholm dans un document évoquant les votes à venir. Il doit toutefois suspendre ses travaux le 7 juillet, quatre jours avant le sommet de Vilnius.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a bouleversé la sécurité en Europe et rebattu les cartes, poussant la Finlande et la Suède à vouloir rejoindre le parapluie protecteur de l’Otan après des décennies de neutralité, puis de non-alignement militaire.

Malo Pinatel, avec AFP