L’Inde et les Émirats arabes unis ont signé samedi un accord permettant de régler leurs échanges commerciaux en roupies et en dirhams au lieu du dollar. La dédollarisation des échanges mondiaux est un phénomène en pleine croissance, tant pour des raisons politiques que par urgence économique pour les pays en développement.

Après sa visite d’Etat en France, le Premier ministre indien Narendra Modi s’est rendu samedi aux Émirats arabes unis où il a rencontré le président émirati Mohammed ben Zayed à Abou Dhabi.

Les deux dirigeants ont signé un accord permettant d’effectuer leurs règlements commerciaux en roupies indiennes et en dirhams émiratis au lieu du dollar, selon l’Agence Reuters et plusieurs médias arabes.

Cette décision vise à réduire les coûts de transaction pour l’Inde en éliminant le besoin de conversions en dollars et, par ricochet, augmenter la compétitivité-prix des exportations indiennes.

La politique de dédollarisation permet surtout une indépendance vis-à-vis du billet vert, et donc une balance commerciale plus équilibrée pour les pays en développement ayant des pénuries chroniques en devises étrangères.

Un avantage de taille vu que l’Inde, actuellement troisième importateur et consommateur de pétrole au monde, paie ses importations d’hydrocarbures en provenance des Émirats arabes unis en dollars.

La dédollarisation des échanges mondiaux est actuellement un phénomène en pleine croissance. Non seulement par urgence économique pour les pays en développement, mais également pour des raisons politiques pour des pays désireux d’asseoir leur puissance économique, comme la Chine, ou d’autres nations visant à contourner des sanctions occidentales, comme l’Iran ou la Russie.

En plus de l’arrangement monétaire, les deux pays ont également convenu d’établir un lien de paiement en temps réel pour faciliter les transferts d’argent transfrontaliers en douceur.

Abritant une forte communauté indienne, les Émirats arabes unis entretiennent d’importantes relations avec New Delhi, notamment commerciales et énergétiques.

Georges Haddad, avec Reuters et AFP