Une célèbre actrice iranienne a été condamnée à la prison pour avoir fait une apparition en public sans porter le voile en Iran, mercredi 19 juillet. Depuis les manifestations provoquées par la mort en détention de la jeune Mahsa Amini, le régime des mollahs tente d’endiguer le phénomène croissant des femmes refusant de porter le voile, obligatoire selon les loi de la République Islamique.

Une actrice iranienne célèbre, Afsaneh Bayegan, a été condamnée à deux ans de prison avec sursis pour être apparue sans le voile obligatoire en public, a annoncé mercredi l’agence de presse Fars.

L’actrice âgée de 61 ans " a été condamnée à deux ans de prison, avec sursis pendant cinq ans, pour non-respect de la loi sur le voile musulman ", selon l’agence. Elle a interdiction de quitter l’Iran et d’utiliser les réseaux sociaux pendant deux ans.

Selon Fars, Afsaneh Bayegan était apparue récemment durant une cérémonie sans porter le voile et avait partagé ses photos sur internet.

Depuis la Révolution islamique de 1979, la loi iranienne impose à toutes les femmes le port d’un voile recouvrant la tête et le cou, et dissimulant les cheveux.

Dimanche, la police nationale a annoncé avoir rétabli les patrouilles pour sanctionner les femmes, de plus en plus nombreuses à ne pas porter le voile dans les lieux publics.

L’actrice doit en outre se rendre une fois par semaine dans un centre psychologique " pour traiter le trouble mental de la personnalité anti-familiale ", a ajouté Fars.

Afsaneh Bayegan a été l’une des premières vedettes de la télévision et du cinéma iraniens après la Révolution islamique.

Elle est notamment connue pour avoir joué dans la série Sarbedaran (" Les Pendus ", en persan), diffusée en 1984, sur la résistance des Iraniens contre l’invasion mongole au XIVe siècle.

L’actrice avait publié des photos d’elle sans voile sur Instagram lors du mouvement de contestation ayant suivi la mort, en septembre 2022, de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne détenue par la police des moeurs qui lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire strict imposé aux femmes.

Lundi, l’agence officielle Irna a annoncé la fermeture d’un important réseau de centres éducatifs pour avoir " incité " les élèves à participer aux manifestions déclenchées par la mort de Mahsa Amini.

Malo Pinatel, avec AFP