Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a tenté de rassurer l’opposition concernant son projet de réforme judiciaire controversée, jeudi 20 juillet. Tandis qu’une commission parlementaire en a adopté une mesure clé, des centaines d’israéliens continuaient de marcher depuis Tel-Aviv en direction de Jérusalem, avec pour objectif d’arriver devant la Knesset samedi.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé jeudi que sa porte restait " ouverte " pour des négociations avec l’opposition sur la réforme judiciaire après qu’une commission parlementaire a adopté une mesure clé de ce projet controversé.

L’annonce du projet en janvier a déclenché l’un des plus grands mouvements de contestation de l’histoire d’Israël, qui mobilise chaque semaine des dizaines de milliers de manifestants à travers le pays.

La commission juridique de la Knesset (Parlement) a approuvé plus tôt dans la journée une mesure visant à annuler la possibilité pour la justice de se prononcer sur le " caractère raisonnable " des décisions gouvernementales.

A la suite d’une intervention de la Cour suprême, le Premier ministre avait été contraint en janvier de démettre de ses fonctions le numéro deux du gouvernement, Arié Dery, condamné pour fraude fiscale.

La mesure sera adoptée comme loi si le Parlement l’approuve en deuxième et troisième lecture lors d’une séance prévue lundi.

Selon le gouvernement, la réforme du système judiciaire vise entre autres à rééquilibrer les pouvoirs en diminuant les prérogatives de la Cour suprême, que l’exécutif juge politisée, au profit du Parlement.

Mais ses détracteurs estiment qu’elle risque d’ouvrir la voie à une dérive antilibérale ou autoritaire.

La marche pour Jérusalem suit son cours

Dans le même temps, des milliers de manifestants continuaient jeudi soir de protester à des carrefours de plusieurs villes du pays alors que des centaines d’autres se dirigent vers Jérusalem dans une marche entamée mardi soir depuis Tel-Aviv.

Cette marche de quelque 70 km devrait s’achever samedi devant la Knesset.

Outre la mesure approuvée jeudi par la commission juridique, d’autres dispositions du projet de réforme provoquent le mécontentement des manifestants, comme celle modifiant le processus de nomination des juges, déjà adoptée par les députés en première lecture.

Une autre clause, dite " dérogatoire ", qui vise à permettre au Parlement d’annuler à la majorité simple une décision de la Cour suprême, a cependant été abandonnée, a rappelé jeudi soir M. Netanyahu.

Le projet suscite également des critiques à l’étranger, notamment aux Etats-Unis, proches alliés d’Israël.

Le président américain Joe Biden a exhorté mercredi le gouvernement israélien à ne pas " précipiter " ses réformes et à procéder avec prudence, dans une critique inhabituellement directe de la politique intérieure d’Israël.

Malo Pinatel, avec AFP