Conséquence directe du réchauffement climatique, l’hémisphère nord étouffe sous une chaleur écrasante qui pourrait frôler les 55°C dans la " Death Valley ", en Californie. En Grèce, les incendies font ravages alors que le pays vit la plus longue canicule jamais enregistrée dans son histoire.

La Grèce vit probablement la plus longue canicule jamais enregistrée dans son histoire avec des températures attendues au-dessus de 44°C ce week-end, pendant que la vague de chaleur record frappant le sud des États-Unis risque de progresser à travers ce pays.

En Grèce, tous les sites archéologiques vont continuer à garder portes closes aux heures les plus chaudes. Les touristes ne seront autorisés à entrer dans la célèbre Acropole d’Athènes que jusqu’à 11H30 dimanche.

Un complexe hôtelier sur l’île de Rhodes, en Grèce, où les pompiers font face à " l’incendie le plus difficile auquel ils se sont confrontés ". (AFP)

En 24 heures, 46 nouveaux incendies se sont déclenchés dans le pays. Plus de trente bateaux ont participé samedi à une opération d’évacuation sur l’île touristique de Rhodes, où un feu de forêt fait rage depuis cinq jours.

Selon les garde-côtes grecs, les personnes évacuées se trouvaient sur les plages de Kiotari et de Lardos, sur la côte Est de cette île de la Méditerranée.

Quelque 30.000 personnes ont pu quitter les zones menacées par tous les moyens.

Selon les pompiers, cet incendie, qui a démarré dans une montagne du centre de l’île, est le plus difficile auquel aient été confrontés les pompiers de Rhodes.

Cinq hélicoptères et 173 pompiers sont engagés pour combattre le feu. Trois hôtels dans le secteur de Kiotari ont subi des dégâts.

A la surface de la mer, le mercure était de 2 à 3°C au-dessus de la normale, ont annoncé samedi les services météorologiques. Des températures allant jusqu’à 45°C sont attendues pour dimanche dans la région de Thessalie.

Cinq hélicoptères et 173 pompiers sont engagés pour combattre le feu sur l’île de Rhodes. (AFP)

Aux Etats-Unis, environ 80 millions de personnes vont subir des températures de 41°C et plus ce week-end, alertent les services météorologiques américains (NWS).

Elles pourraient monter à plus de 46°C à Phoenix en Arizona, qui subit actuellement sa plus longue vague de chaleur jamais enregistrée : vendredi, le mercure a dépassé les 43°C pour le 22e jour d’affilée.

A 500 km de là, en Californie, la Vallée de la Mort et ses températures les plus élevées de la planète attirent les touristes, ces derniers voulant se prendre en photo aux côtés d’un écran affichant des températures toujours plus extrêmes.

Certains attendent que le record absolu sur Terre, 56,6°C enregistrés à cet endroit en 1913, contesté par certains experts, soit battu.

Pour la suite du mois de juillet, la canicule devrait se déplacer vers le centre des États-Unis, du côté des Rocheuses et des grandes plaines du Midwest, selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA).

Au Canada, en revanche, des pluies torrentielles s’abattent sur la province de la Nouvelle-Écosse, transformant les routes en torrents.

Le mois de juillet est en voie de battre le record du mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre, non seulement depuis que l’on prend des mesures, mais encore depuis des " centaines, si ce n’est des milliers d’années ", a déclaré à la presse le climatologue en chef de la Nasa, Gavin Schmidt.

Cela n’est pas seulement dû à El Niño, le phénomène climatique cyclique qui prend sa source dans l’océan Pacifique et entraîne une augmentation des températures mondiales, a-t-il précisé.

Pour ce spécialiste, les températures extrêmes vont persister car " nous continuons d’émettre des gaz à effet de serre dans l’atmosphère ".

Par rapport à l’ère préindustrielle, le monde connaît un réchauffement proche de 1,2°C sous l’effet de l’activité humaine, essentiellement de l’utilisation des combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz).

Georges Haddad, avec AFP