La ville ukrainienne d’Odessa, dont le centre historique est inscrit par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité, a été la cible d’une nouvelle attaque russe meurtrière. La ville est régulièrement visée par les missiles russes qui ont ciblé cette fois la cathédrale de la Transfiguration, un monument historique dont une grande partie a été détruite.

L’Ukraine a promis dimanche des " représailles " après le tir dans la nuit de " 19 missiles " russes sur Odessa, qui a fait deux morts, et 22 autres, dont au moins quatre enfants, ont été blessées.

Régulièrement visée par des frappes russes, les missiles ont détruit une cathédrale historique de la ville, dont le centre a été inscrit en début d’année par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité.

" Missiles contre des villes paisibles, contre des immeubles d’habitation, une cathédrale (…) ", s’est emporté le président ukrainien Volodymyr Zelensky. " Il y aura à coup sûr des représailles contre les terroristes russes pour Odessa ", a-t-il promis.

" La cathédrale de la Transfiguration, située dans le centre historique d’Odessa, protégée par l’Unesco, a été détruite. Un crime de guerre qui ne sera jamais oublié ni pardonné ", a pour sa part dénoncé sur Twitter le ministère ukrainien des Affaires étrangères.

L’armée de l’air ukrainienne a de son côté affirmé que " 19 missiles de divers types " (Onyx, Kalibr et Iskander) avaient au total été tirés par " l’ennemi " dans la nuit, dont neuf ont été détruits.

Ceux des projectiles qui n’ont pas été interceptés par la défense antiaérienne ont également " causé des dégâts aux infrastructures portuaires, à au moins six résidences dont des immeubles d’appartements ", a précisé l’armée.

Cette attaque a également entraîné des " coupures de courant ", a-t-elle souligné.

Se dressant au bord de la mer Noire, Odessa est une ville stratégique pour le transit maritime dans la région.

Elle a vécu une " nuit d’enfer " jeudi, Kiev accusant Moscou de viser spécifiquement les infrastructures portuaires pour empêcher toute reprise éventuelle des exportations ukrainiennes de céréales.

L’Unesco avait " fermement condamné " vendredi des frappes russes contre " plusieurs musées " et des bâtiments historiques du centre-ville, qui " ont subi des dommages ".

L’armée russe assure quant à elle ne viser que des sites militaires. Dimanche, elle a affirmé avoir frappé des lieux où " des actes terroristes contre la Russie à l’aide de drones navals étaient en préparation ".

Les frappes russes sur Odessa se produisent peu après que Moscou a annoncé avoir effectué des manœuvres militaires avec des tirs de missiles en mer Noire, où les tensions se sont accrues depuis l’expiration d’un accord céréalier crucial pour l’alimentation mondiale qui permettait les exportations de céréales ukrainiennes.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des missiles de croisière russes de type Kalibr, tirés de la mer, avaient touché la région d’Odessa, marquant alors une quatrième nuit d’attaques consécutive.

Georges Haddad, avec AFP