Plusieurs civils, dont au moins un enfant, ont été tués par des frappes russes sur le région rebelle d’Idleb, au nord-ouest de la Syrie, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), samedi 5 août. Cette région constitue la dernière poche de résistance face au régime de Damas, allié de Moscou et Téhéran.

Au moins trois civils, dont un enfant, ont été tués et six autres blessés samedi dans des frappes aériennes russes sur une région rebelle du nord-ouest de la Syrie, selon une ONG.

Un homme, sa femme et leur fille ont été tués dans ces raids aériens à l’ouest de la ville d’Idleb, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

L’ONG basée au Royaume-Uni et qui dispose d’un vaste réseau de sources dans le pays en guerre, ajoute que six autres personnes ont été blessées mais restent coincées sous des gravats.

Les secouristes tentent de les dégager, précise l’OSDH.

Le bâtiment visé était presque totalement détruit, selon un photographe de l’AFP qui a vu des tapis et des matelas sous les décombres, ainsi que les restes d’une voiture.

Les raids des forces russes, alliées du régime syrien, ont eu lieu près d’une zone où sont basées des positions de combattants rebelles et jihadistes, selon la même source.

La dernière poche d’opposition armée au régime comprend une grande partie de la province d’Idleb ainsi que des territoires limitrophes des provinces d’Alep, Hama et Lattaquié.

Hayat Tahrir al-Cham (HTS), dominé par l’ex-branche locale d’Al-Qaïda, est le principal groupe actif dans ces territoires, où sont aussi présentes d’autres factions rebelles moins influentes, soutenues à des degrés divers par la Turquie.

Abdel Kafi Kayyal, secouristes des Casques blancs présent sur le site, a dit à l’AFP que les frappes russes avaient semé " la terreur et la panique parmi les civils ".

Cette région est soumise depuis mars 2020 à un cessez-le-feu, négocié par la Russie et la Turquie, et qui est globalement respecté.

Fin juin, au moins 13 personnes, dont neuf civils, avaient péri dans des raids aériens russes à Idleb et aux alentours, les plus meurtriers en Syrie en 2023, selon l’OSDH.

Le ministère syrien de la Défense avait peu après annoncé que l’armée syrienne et russe avaient mené des frappes contre des quartiers généraux de factions rebelles, " en réponse aux attaques quotidiennes et répétées contre des civils ".

Moscou, qui intervient militairement en Syrie depuis 2015, a permis au régime syrien, avec l’aide de Téhéran, de reconquérir la plupart des territoires perdus au début du conflit, déclenché en 2011 par la répression de manifestations pro-démocratie.

La guerre en Syrie a fait plus d’un demi-million de morts et déplacé plusieurs millions de personnes.

Malo Pinatel, avec AFP