Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche à Niamey en soutien au régime militaire qui a annoncé, la veille, envisager une transition de trois ans maximum. Entretemps, la menace d’une intervention militaire ouest-africaine plane toujours sur le Niger.

Comme lors de chaque manifestation favorable au nouveau régime, de nombreux slogans hostiles à la France et à la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) étaient scandés ou affichés sur des pancartes.

Cette manifestation intervient au lendemain d’un discours télévisé du nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum lors d’un coup d’Etat le 26 juillet.

Annonçant le lancement d’un dialogue national, il a précisé que la durée de la transition n’excéderait pas " trois ans ".

Plus tôt dans la journée, il avait rencontré une délégation de la Cedeao conduite par l’ancien président nigérian Abdulsalami Abubakar, venue négocier une sortie de crise.

Contrairement à une précédente médiation ouest-africaine, début août, les émissaires ont aussi pu rencontrer Mohamed Bazoum, retenu prisonnier depuis le coup d’Etat.

L’organisation ouest-africaine, qui a pris de lourdes sanctions économiques contre le Niger depuis le 30 juillet, menace d’utiliser la force si elle n’obtient pas gain de cause.

Le Niger lutte depuis plusieurs années contre des groupes jihadistes dans différentes régions de son territoire.

Un de ses alliés traditionnels, les États-Unis qui déploient quelque 1.100 soldats, ont annoncé l’arrivée d’une nouvelle ambassadrice. Kathleen FitzGibbon ne présentera cependant pas officiellement sa lettre de mission aux nouvelles autorités, a précisé Washington, qui ne les reconnaît pas.

Georges Haddad, avec AFP