La Grèce est en proie depuis cinq jours à des incendies catastrophiques qui ont déjà causé la mort à une vingtaine de personnes. Les pompiers sont sur tous les fronts pour tenter d’éteindre les feux alors que la capitale est recouverte d’une épaisse fumée noire.

Les pompiers grecs combattent mercredi, pour le cinquième jour consécutif et sur de multiples fronts, des incendies qui ont déjà fait au moins vingt morts, majoritairement des migrants, et recouvrent Athènes d’une épaisse fumée noire.

Dix-neuf migrants présumés, dont deux enfants selon la police, figurent parmi les morts. Des rumeurs sur les réseaux sociaux incriminent les migrants pour les départs de feux, à l’origine encore indéterminée.

Un incendie dévore les contreforts du mont Parnès (Parnitha en grec), la deuxième des trois collines qui encadrent Athènes et où se trouve la plus grande forêt proche de la capitale grecque, un parc national.

" La situation à Parnitha est extrêmement critique ", a déclaré le ministre de la Protection civile Vassilis Kikilias lors d’une conférence de presse. " C’est sans précédent, et ce n’est pas une façon de parler ".

Mercredi matin, des ordres d’évacuation ont été émis pour de nouveaux quartiers où se trouvent trois maisons de retraite, à Menidi dans la banlieue d’Athènes.

Les flammes ont atteint les premières maisons de Menidi, non loin d’un terrain militaire. Elles ont également détruit des maisons et des biens dans les banlieues voisines de Hasia et Fyli.

" Beaucoup de gens refusent de quitter leur maison ", s’est plaint Nikos Kountromichalis, un membre de la Croix-Rouge grecque, à l’antenne de la télévision publique ERT.

" Nous avons trouvé des personnes âgées qui s’étaient évanouies dans leur cour ", a ajouté ce responsable qui se trouvait à Menidi, ajoutant que la Croix-Rouge avait pris en charge plusieurs personnes pour des brûlures et des détresses respiratoires.

Le centre de rétention pour migrants d’Amygdaleza, à 25 km au nord d’Athènes, a dû être évacué.

Les pompiers grecs ont dû combattre 350 feux dans les cinq derniers jours, dont 200 qui se sont déclarés dans les dernières 48 heures, a indiqué le ministre de la Protection civile Vassilis Kikilias lors d’une conférence de presse.

" Je n’ai jamais rien vu de conditions aussi extrêmes en 32 ans de service ", a pour sa part déclaré le chef des pompiers grecs Yiorgos Pournaras, racontant que le feu du mont Parnès s’était propagé alors même que les bombardiers d’eau avaient été sur place en quelques minutes.

La capitale grecque s’est réveillée mercredi, suffoquant dans une odeur de brûlé, une épaisse fumée noire obscurcissant le ciel.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP