Les forces ukrainiennes ont pris le village de Robotyne dans la région de Zaporijjia, d’après une déclaration du ministère de La Défense ukrainien, lundi 28 août. Situé derrière la première ligne de défense russe, celui-ci pourrait concrétiser les premiers succès de la difficile contre-offensive ukrainienne.

L’armée ukrainienne a annoncé la libération du village de Robotyne, après des semaines de bataille sur le front sud, une prise qui, espèrent ses partisans, pourrait donner une impulsion à la difficile contre-offensive ukrainienne.

Cette zone du front est l’axe d’attaque en direction des villes de Tokmak puis Melitopol, afin de tenter de rompre l’unité des territoires occupés par la Russie dans le sud et l’est du pays avec la Crimée, annexée en 2014.

La Russie a elle poursuivi ses bombardements à travers le pays, tuant au moins deux personnes dans un village du centre, dans la région de Poltava.

A Kiev, on souligne que l’assaut relève d’une stratégie de longue haleine, et que l’armée avance lentement mais sûrement.

Avec la prise de Robotyne, l’armée ukrainienne espère cependant être en position pour enfoncer un coin du front, même si devant elle se dressent toujours des tranchées, des fortifications antichars et des champs de mines.

Le centre d’analyse Institute for the Study of War (ISW) estime que la Russie avait alloué des moyens importants pour défendre les positions qu’elle est en train de céder, et s’interroge quant à la capacité de Moscou de faire de même pour les lignes défensives suivantes.

En tout cas, pour les autorités ukrainiennes, chaque village reconquis représente un coup porté aux ambitions du président russe, un an et demi après son invasion de l’Ukraine.

Sur le front est, les troupes ukrainiennes ont repris au sud de Bakhmout — capturée en mai par les Russes — un kilomètre carré au cours de la dernière semaine de combats.

En outre, l’Ukraine est à la lutte pour tenir ses lignes face à une offensive russe dans le nord-est, qui grignote du terrain depuis des semaines.

La crainte est de voir désormais la Russie lancer des dizaines de milliers d’hommes sur cet axe afin de percer le front et de forcer l’Ukraine à se détourner de ses axes d’attaques principaux dans le sud.

Ilia Ievlach, porte-parole du commandement Est de l’armée ukrainienne, a assuré dimanche que Moscou avait massé 45.000 soldats dans le secteur de Koupiansk et 48.000 autres dans celui de Lyman, un peu plus au sud.

L’Ukraine s’efforce de maintenir la pression sur la Russie en multipliant les attaques de drones en territoire russe, certains volant jusqu’à Moscou, et contre la Crimée, base-arrière-clé pour l’approvisionnement des troupes russes.

Malo Pinatel, avec AFP