La saisie d’un pétrolier iranien par les États-Unis a provoqué l’ire de Téhéran qui a menacé de représailles. L’Iran a également souligné que cet acte était en contradiction avec le récent accord d’échange de prisonniers.

Téhéran a jugé lundi que la confiscation d’une cargaison de pétrole iranien par les États-Unis était en contradiction avec un récent accord d’échange de prisonniers conclu entre les deux pays.

La saisie de la cargaison de pétrole représente un acte " non constructif et incompatible avec les messages envoyés en faveur d’un dialogue et contredit l’accord sur l’échange de prisonniers ", a réagi le porte-parole de la diplomatie iranienne, Nasser Kanani, au cours d’une conférence de presse hebdomadaire.

Il a précisé que son pays avait protesté en convoquant le chargé d’affaires suisse en poste à Téhéran, qui représente les intérêts des États-Unis en Iran, les deux pays n’ayant plus de relations diplomatiques.

Les autorités iraniennes lui ont fait part de leur " forte objection " après l’annonce dans la presse qu’un pétrolier transportant du pétrole iranien, soumis à des sanctions américaines, avait été arraisonné en avril et que sa cargaison avait été récemment transférée dans un port du Texas.

" Le gouvernement américain doit savoir que l’attaque contre les intérêts nationaux de l’Iran ne restera pas sans réponse ", a ajouté M. Kanani.

Le 10 août, l’Iran avait annoncé avoir placé cinq détenus américains emprisonnés à Téhéran en résidence surveillée, dans le cadre d’un accord sur un échange de prisonniers avec les États-Unis, après plusieurs mois de négociations indirectes entre les deux pays.

La République islamique détient plus d’une dizaine de ressortissants occidentaux, dont le dissident irano-allemand Jamshid Sharmahd, condamné à mort pour terrorisme. Sa famille nie les accusations.

Sa fille a exhorté les États-Unis à agir pour le faire libérer, lors d’une récente rencontre à Washington avec des responsables américains.

Dans sa conférence de presse, M. Kanani a appelé Washington à " répondre au gouvernement iranien " au sujet de " sa relation avec Jamshid Sharmahd ", affirmant que ce dernier avait " commis des actes terroristes ".

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP