La frontière arméno-azerbaïdjanaise a de nouveau été marquée par des accrochages entre des militaires des deux pays, dans un contexte de fortes tensions. Au moins 4 soldats arméniens ont été tués et trois soldats azerbaïdjanais blessés dans le sud-est de l’Arménie.

Au moins quatre soldats arméniens ont été tués et trois militaires azerbaïdjanais blessés lors de nouveaux accrochages près de la frontière, ont annoncé vendredi les autorités des deux pays, nouvel épisode de tensions dans un contexte de conflit larvé au Nagorny-Karabakh.

" À la suite de la provocation azerbaïdjanaise, la partie arménienne compte quatre morts au combat et un blessé ", a déploré le ministère arménien de la Défense dans un dernier communiqué, après avoir initialement fait état de deux militaires tués et un blessé.

Le ministère a indiqué qu’il ferait " ultérieurement une déclaration " concernant les soldats tués, " ainsi que sur l’état de santé du soldat blessé, après avoir informé les familles ".

La région de Sotk, où a eu lieu l’accrochage selon Erevan, se situe dans le sud-est de l’Arménie, à la frontière avec l’Azerbaïdjan, où les incidents sont courants entre les armées des deux pays.

De son côté, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a affirmé que l’armée arménienne avait " blessé deux (de ses) militaires " dans une frappe de drone dans la région de Kalbajar, là aussi près de la frontière commune, et un autre soldat par des tirs.

" Toute la responsabilité de la situation tendue et de ses conséquences possibles incombe aux dirigeants politico-militaires de l’Arménie ", a dénoncé le ministère azerbaïdjanais, assurant que l’Arménie accumulait " du matériel militaire et des troupes supplémentaires " près de la frontière.

Le dernier accrochage meurtrier d’importance remontait au 28 juin, quand quatre soldats arméniens avaient déjà été tués dans le Nagorny-Kabarakh, région séparatiste à majorité arménienne disputée entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

Bakou et Erevan s’étaient accusés mutuellement de la responsabilité de cette nouvelle escalade dans cette zone montagneuse au cœur des tensions depuis les années 1990.

Ces incidents armés à la frontière interviennent alors qu’Erevan accuse Bakou depuis décembre d’entraver l’approvisionnement vers le Nagorny-Karabakh, en bloquant une route cruciale, le corridor de Latchine, provoquant des pénuries et une " crise humanitaire ".

Bakou, qui défend l’installation d’un point de contrôle en invoquant des raisons de sécurité, affirme que le transport civil peut circuler sans entrave via cet axe terrestre.

Dans ce contexte délicat, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian avait estimé mi-juillet auprès de l’AFP qu’une nouvelle guerre de son pays avec l’Azerbaïdjan était " très probable ".

La dernière guerre entre les deux pays, en 2020, s’était soldée par une défaite de l’Arménie, qui avait dû céder des territoires à l’Azerbaïdjan dans et autour du Nagorny-Karabakh. Le processus de paix est depuis au point mort, malgré les efforts de médiation de la Russie — pays à l’influence historique dans cette région –, des Européens et des États-Unis.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP