Alors que les affrontements entre les Kurdes des FDS et des tribus arabes à Deir Ezzor ont fait une cinquantaine de morts ces derniers jours, un autre foyer de tension dans la région de Hassaké a connu des combats meurtriers dimanche. Les violences ont fait des dizaines de victimes parmi les militaires syriens et des miliciens soutenus par la Turquie.

Des combats entre l’armée syrienne et des factions pro-turques ont fait 23 morts dimanche dans le nord-est de la Syrie, après que des combattants pro-Ankara ont tenté de s’infiltrer dans la région, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH),

Les affrontements ont fait " dix-huit morts parmi les factions (pro-turques) et cinq parmi les forces du régime " dans la province de Hassaké, a précisé Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH basée au Royaume-Uni et qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie.

Ils ont eu lieu dans la région de Tal Tamr, dans le nord-ouest de la province de Hassaké, tenue par les Kurdes, selon l’OSDH.

Des factions de la coalition de groupes rebelles soutenus par Ankara, connue sous le nom d’Armée nationale syrienne, avaient tenté de s’infiltrer dans la région plus tôt dans la journée, a ajouté la même source.

L’armée syrienne et les combattants locaux affiliés aux Forces démocratiques syriennes dirigées par les Kurdes ont réagi, ce qui a entraîné des pertes, a ajouté l’Observatoire.

La zone de Tal Tamr se trouve près d’une bande frontalière sous le contrôle d’Ankara et de ses forces supplétives.

Depuis 2016, la Turquie a lancé plusieurs incursions contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie, qui ont permis à Ankara de contrôler des zones le long de la frontière.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan cherche depuis longtemps à établir une " zone de sécurité " de trente kilomètres de profondeur sur toute la longueur de la frontière avec la Syrie.

Un accord conclu en 2019 sous l’égide de la Russie a permis aux forces gouvernementales syriennes de se déployer le long de certaines parties de la zone frontalière en échange de l’arrêt par la Turquie d’une offensive qu’elle avait entamée.

Georges Haddad, avec AFP