L’annonce par les Etats-Unis de la fourniture à Kiev de munitions à l’uranium appauvri a provoqué de vives réactions côté russe, dans la nuit de mercredi 6 à jeudi 7 septembre. Bien que non radioactives, ces armes, dont la principale qualité réside dans leur capacité de pénétration, peuvent toutefois représenter un risque de toxicité à long terme.

La fourniture à Kiev de munitions à l’uranium appauvri, prévue dans une aide d’un milliard de dollars supplémentaires annoncée par le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, montre " l’inhumanité " de Washington, a fustigé Moscou dans la nuit de mercredi à jeudi.

En visite à Kiev, M. Blinken a en effet dévoilé une nouvelle aide d’un milliard de dollars à l’Ukraine, le Pentagone révélant depuis Washington un volet prévoyant la fourniture de munitions à uranium appauvri de 120 mm destinées aux chars américains Abrams promis à Kiev.

Celles-ci, capables de perforer les blindages, sont controversées en raison des risques toxiques pour les militaires et la population.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, l’ambassade de la Russie à Washington a condamné cette décision qui, selon elle, est " un signe clair de l’inhumanité " des Etats-Unis.

Crimes de guerre russes

Egalement mercredi, au moins 17 civils ont été tués dans une frappe russe sur un marché dans l’est de l’Ukraine. Ce bombardement meurtrier à Kostiantynivka, une ville de la région de Donetsk, a eu lieu quelques heures après l’arrivée de M. Blinken à Kiev.

Des images de vidéo-surveillance montrent une ruelle commerçante calme lorsque soudain le sifflement d’un projectile se fait entendre, suivi d’une très forte explosion.

Les secouristes ont fouillé les débris et transporté certains blessés pour les soigner devant des véhicules et des échoppes carbonisés.

Le gouvernement ukrainien a fait état de 17 personnes tuées, dont un enfant, et 32 blessées.

Kostiantynivka, qui comptait presque 70.000 habitants avant l’offensive russe déclenchée début 2022, se trouve à une trentaine de kilomètres de Bakhmout, le théâtre d’une sanglante bataille avec les troupes russes depuis plus d’un an.

Malgré les multiples bombardements de sites civils en Ukraine faisant de nombreuses victimes, Moscou affirme systématiquement viser et détruire des objectifs militaires.

Tôt dans la matinée, un drone explosif russe avait déjà fait un mort dans la région d’Odessa (sud-ouest), où des infrastructures portuaires nécessaires aux exportations de blé sont régulièrement frappées.

La contre-offensive ukrainienne entamée en juin s’avère difficile mais les militaires ukrainiens espèrent être proches d’une percée, depuis la prise du village Robotyné fin août, qui pourrait leur ouvrir la voie vers le Sud et en particulier la Crimée, une péninsule annexée en 2014 par Moscou.

Malo Pinatel, avec AFP