Tensions diplomatiques entre la Russie et l’Arménie suite à des exercices militaires américains et des désaccords sur la région du Nagorny-Karabakh. Les relations entre ces alliés traditionnels sont mises à l’épreuve alors que le processus de paix demeure au point mort.

La Russie a convoqué vendredi l’ambassadeur d’Arménie, un pays allié de Moscou, au sujet de " mesures inamicales " après l’annonce par Erevan d’exercices militaires avec les États-Unis.

Le ministère russe des Affaires étrangères s’est dit préoccupé notamment par " les exercices militaires des États-Unis sur le territoire arménien ", par une visite à Kiev de l’épouse du Premier ministre arménien et par la décision d’Erevan de rejoindre la Cour pénale internationale (CPI).

La Russie et l’Arménie demeurent toutefois " des alliés et tous les accords visant le renforcement des relations de partenariat seront respectés ", a souligné le ministère russe.

L’Arménie avait annoncé mercredi accueillir la semaine prochaine des exercices militaire communs avec les États-Unis impliquant leurs forces de maintien de la paix, un nouveau signe des efforts d’Erevan de s’éloigner de son allié traditionnel russe.

Les Arméniens reprochent à Moscou et ses soldats de la paix de ne pas accomplir leur mission, en laissant l’Azerbaïdjan bloquer une route clé pour approvisionner le Nagorny-Karabakh, territoire que se disputent les deux pays depuis des décennies.

L’Arménie et l’Azerbaïdjan se sont livré deux guerres pour la souveraineté de ce territoire montagneux, peuplé majoritairement d’Arméniens, mais reconnu internationalement comme faisant partie de l’Azerbaïdjan.

La dernière guerre entre Bakou et Erevan, en 2020, s’était soldée par une défaite de l’Arménie, qui avait dû céder des territoires à l’Azerbaïdjan dans et autour du Nagorny-Karabakh.

Les tensions se sont aggravées ces derniers mois, avec  des incidents armés intervenant régulièrement à la frontière.

Le processus de paix est depuis au point mort, malgré les efforts de médiation de la Russie – un pays à l’influence historique dans cette région -, des Européens et des Etats-Unis.

Les tensions se sont aggravées depuis début juillet lorsque l’Azerbaïdjan a fermé la circulation dans le corridor de Latchine, la seule route reliant le Nagorny-Karabakh à l’Arménie, entraînant des pénuries dans la région.

Maria Chami avec AFP