Fini le " check " familier: leur salut poing contre poing l’an dernier avait fait polémique. Samedi, lors du sommet du G20, Joe Biden et " MBS " ont échangé une plus classique poignée de main.

A la fin d’une réunion consacrée à un grand projet multilatéral d’infrastructures au G20 de New Delhi, le président américain Joe Biden a rejoint le chef de gouvernement indien, Narendra Modi, et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, qui étaient placés près de lui.

Souriants, Joe Biden et l’homme fort de la monarchie pétrolière, surnommé " MBS ", se sont tendu la main. Narendra Modi, hôte du sommet du G20 cette année, s’est joint au geste, plaçant ses mains au-dessus de celles de ses deux invités.

Cela pourrait être une interaction banale en marge d’un grand raout diplomatique, sauf que le président démocrate de 80 ans entretient avec le prince héritier saoudien une relation compliquée, dans laquelle le moindre geste est scruté de près.

D’un côté, Joe Biden se veut le plus ardent défenseur des droits humains sur la scène internationale, et les Etats-Unis ont accusé Mohammed ben Salmane d’avoir commandité l’assassinat en 2018 du journaliste Jamal Khashoggi, critique du régime.

De l’autre, le président veut resserrer les liens avec l’Arabie saoudite, alliée de longue date des Etats-Unis.

En juillet 2022, Joe Biden s’était rendu à Jeddah, en Arabie saoudite, un voyage qui avait suscité des critiques de la part des militants des droits humains.

De ce déplacement, il est surtout resté une image: celle de Joe Biden et Mohammed ben Salmane se saluant d’un " check ".

Le président, voulant éviter une poignée de main, officiellement au nom des précautions sanitaires face au Covid-19, avait choisi ce salut poing contre poing.

C’était " pire qu’une poignée de main ", avait déclaré le PDG du Washington Post, le journal qui employait Jamal Khashoggi, dans un communiqué. " Cela produisait une impression d’intimité et d’aisance ".

La photo, distribuée par les autorités saoudiennes, avait immédiatement fait le tour des réseaux sociaux. Elle a depuis été abondamment utilisée pour illustrer des articles sur la relation entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite.

Plus récemment, la réception en grande pompe de Narendra Modi à la Maison-Blanche avait, elle aussi, posé la question de la défense des droits humains.

Le Premier ministre nationaliste hindou est accusé de répression des musulmans et de dérive autoritaire par de nombreuses associations ainsi que par l’ONU.

Georges Haddad, avec AFP