L’Iran espère aboutir à la finalisation dans " les prochains jours " du transfert vers le Qatar de six milliards de dollars de ses fonds gelés en Corée du Sud, conformément à l’accord sur la libération de prisonniers conclu avec les États-Unis en août. Ce transfert pourrait ouvrir la voie à des achats humanitaires, mais également de " tout bien non sanctionné " par les États-Unis.

L’Iran espère finaliser dans " les prochains jours " le transfert de ses fonds gelés en Corée du Sud dans le cadre de l’accord conclu en août avec les États-Unis sur une libération de prisonniers, a indiqué lundi un haut responsable iranien.

" Nous espérons que le transfert sera achevé dans les prochains jours et que l’Iran aura pleinement accès à ses actifs ", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, lors d’une conférence de presse.

Cette opération vise à transférer six milliards de dollars de fonds iraniens bloqués en Corée du Sud vers un compte spécial au Qatar.

L’Iran pourrait ensuite utiliser ces sommes pour des achats humanitaires tels que des denrées alimentaires et des médicaments.

M. Kanani a toutefois affirmé lundi que l’Iran pourrait acheter " tout bien non sanctionné " par les États-Unis, et " utiliser pleinement ces fonds débloqués ", pas seulement pour acheter " des médicaments et de la nourriture ".

Cet arrangement financier avait été annoncé le 10 août dans le cadre d’un accord entre Téhéran et Washington, avec la médiation du Qatar, pour libérer des prisonniers américains détenus en Iran et des Iraniens détenus aux États-Unis.

" Nous sommes optimistes sur le fait que l’échange de prisonniers aura lieu bientôt ", a déclaré M. Kanani.

Dans le cadre de l’accord, Téhéran a placé cinq détenus américains d’origine iranienne en résidence surveillée avant leur probable transfert au Qatar pour être libérés.

Pour les experts, cet accord, conclu après des négociations très discrètes, témoigne d’un apaisement des tensions entre l’Iran et les États-Unis, qui n’entretiennent pas de relations diplomatiques depuis la Révolution islamique de 1979.

Mais ils ne préjugent pas d’un possible accord sur le dossier du nucléaire iranien.

Des négociations menées par les Européens avaient échoué en 2022 à raviver l’accord sur le nucléaire iranien de 2015, moribond depuis le retrait unilatéral des États-Unis en 2018 sous la présidence de Donald Trump.

S’il se concrétisait dans les prochains jours, l’accord interviendrait un an après le début du mouvement de contestation en Iran à la suite de la mort en détention de Mahsa Amini, et à l’approche de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, à laquelle devrait participer le président iranien, Ebrahim Raïssi.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP