Hunter Biden, 53 ans, a été inculpé jeudi pour détention illégale d’arme à feu. Il est accusé d’avoir fait une fausse déclaration au moment d’acheter une arme en 2018, en disant qu’il ne consommait pas de drogues illégales.

Le fils de Joe Biden, Hunter, cible privilégiée de la droite américaine et tourment politique de son père, a été inculpé jeudi au niveau fédéral de détention illégale d’arme à feu.

Hunter Biden est accusé d’avoir menti au moment d’acheter un Colt Cobra en 2018, en disant qu’il ne souffrait pas d’addictions alors qu’il a reconnu avoir consommé de la drogue à l’époque.

Après avoir tenté à tout prix d’éviter d’être traduit en justice, Hunter Biden pourrait se retrouver en procès en pleine campagne électorale pour la présidentielle de l’an prochain, lors de laquelle son père brigue un nouveau mandat.

S’il est reconnu coupable, il risque une peine de prison maximale de 25 ans.

Hunter Biden est aussi pris pour cible depuis des années par le prédécesseur de son père, Donald Trump, et de nombreux autres républicains, qui l’accusent de corruption.

Les parlementaires conservateurs lui reprochent notamment d’avoir fait des affaires douteuses en Ukraine et en Chine alors que Joe Biden était vice-président de Barack Obama (2009-2017), en capitalisant sur les réseaux et le nom de son père. C’est pour ce dossier que le chef conservateur Kevin McCarthy a ordonné à ses équipes de lancer une enquête en destitution du président.

Une vie de souffrance

Hunter, qui a longtemps souffert d’addictions à la drogue et à l’alcool, assure ne plus rien prendre depuis 2019 à la suite d’une intervention de sa seconde femme Melissa, avec qui il a eu un fils, et de son père.

En public, Joe Biden parle peu de son cadet alors qu’il évoque sans cesse son aîné Beau – à l’en croire, ce fils chéri serait devenu président des Etats-Unis s’il n’avait été emporté en 2015 par un cancer du cerveau.

La vie de Hunter apparaît comme un négatif de celle de ce frère auquel l’unissait un lien puissant – celui de deux petits garçons victimes en 1972 d’un grave accident de voiture dans lequel leur mère, la première femme de Joe Biden, et leur petite soeur ont trouvé la mort.

Là où Beau semblait promis à un destin politique national, Hunter a eu une carrière peu reluisante d’avocat et d’homme d’affaires. Là où son frère a servi dans l’armée en Irak, le cadet de Joe Biden a été renvoyé de la réserve de la Navy en 2014 après un contrôle positif à la cocaïne.

Joe Biden et Hunter Biden regardent Beau Biden qui salue un officier avant de monter à bord de Marine One à la base aérienne d’Andrews près de Washington DC. (AFP)

Dans son livre " Les Belles Choses " (2021), Hunter Biden raconte la vodka bue au goulot, les errances nocturnes en quête de crack autour de supérettes miteuses, les tentatives ratées de désintoxication, d’éphémères amours avec la veuve de son frère…

De son père, il écrit: " Il ne m’a jamais abandonné, jamais ignoré, jamais jugé ". " Par moments sa persévérance me mettait hors de moi. "

" C’est papa. J’appelais pour te dire que je t’aime. Je t’aime plus que tout au monde, mon gars. Il faut que tu te fasses aider ": voilà, selon la chaîne Fox News qui l’a diffusé, un message vocal laissé par Joe Biden à son fils en 2018.

Le quinquagénaire assure être désormais " clean ". Remarié et père d’un petit garçon prénommé Beau comme son défunt frère, il s’est reconverti dans la peinture.

Mais son passé le rattrape régulièrement, et Joe Biden avec. Récemment,le président démocrate a admis qu’il avait non pas six, mais sept petits-enfants, en reconnaissant l’existence d’une fillette née d’une liaison de Hunter Biden.

L’opposition républicaine a immédiatement dénoncé le contraste entre le mutisme de Joe Biden face à la petite Navy et son image publique de patriarche affectueux…

Georges Haddad, avec AFP