La demande du gouvernement espagnol de reconnaitre le catalan comme langue officielle de l’UE sera examiné ce mardi à Bruxelles. Plusieurs pays, dont la Suède, ont fait part de leur réticence en raison de la crainte d’un effet domino.

Reconnaître le catalan, le basque et le galicien comme langues officielles de l’UE : cette demande du gouvernement espagnol est examinée mardi à Bruxelles. Elle se heurte cependant à de nombreuses objections, liées entre autres à la crainte d’un effet domino.

Le débat, vif, a même gagné le terrain footballistique.

Pep Guardiola, entraîneur de Manchester City, et Joan Laporta, président du FC Barcelone, tous deux catalans, ont appelé les États membres à faire bouger les lignes, dans des vidéos postées ces derniers jours sur X (anciennement Twitter).

L’Union européenne, où l’on dénombre une soixantaine de langues régionales ou minoritaires, compte actuellement 24 langues officielles.

Ce statut implique notamment que les documents juridiques de l’UE (traités, règlements ou accords internationaux) soient traduits dans ces langues, et qu’une interprétation soit disponible pour les sommets et réunions ministérielles.

Une telle reconnaissance nécessite une décision à l’unanimité des Vingt-Sept.

La requête du gouvernement du Premier ministre espagnol sortant Pedro Sanchez, transmise en plein mois d’août, était une exigence des indépendantistes catalans.

Le dirigeant socialiste aura absolument besoin d’eux prochainement s’il veut espérer être reconduit au pouvoir.

Et l’Espagne a profité de sa présidence du Conseil de l’UE, qu’elle exerce jusqu’en décembre, pour mettre le sujet à l’agenda de la réunion mardi des ministres des Affaires européennes. Un empressement qui a pu agacer au sein du bloc.

Lors d’une réunion préparatoire vendredi, les ambassadeurs des pays de l’UE ont souligné qu’une telle demande soulevait des " questions juridiques, administratives et budgétaires " qui devaient être attentivement examinées avant toute décision.

La Suède a publiquement fait part de ses " réticences ", réclamant notamment " une étude concernant l’impact de cette proposition sur l’efficacité du travail de l’UE ", dans un communiqué publié sur le site du gouvernement.

" Il y a beaucoup de langues minoritaires qui ne sont pas des langues officielles dans l’UE ", a aussi souligné une porte-parole du gouvernement suédois.

Une reconnaissance pourrait entraîner des revendications similaires de la part de langues régionales ailleurs dans l’UE, comme en France, où le basque et catalan sont aussi parlés.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP