Kiev a été accusée par Moscou d’avoir lancé une attaque de missile contre le siège de la flotte russe de la mer Noire en Crimée. L’Ukraine semble déterminée à étendre le conflit jusqu’à cette région cruciale pour la Russie.

L’armée ukrainienne a affirmé samedi avoir tué ou blessé " de hauts commandants " de la marine russe lors de sa frappe la veille contre le quartier général de la flotte de la mer Noire à Sébastopol, en Crimée annexée.

" Les détails de l’attaque seront révélés dès que possible et le résultat se traduit par des dizaines de morts et de blessés parmi les occupants, y compris de hauts commandants de la flotte ", a déclaré l’armée de Kiev. Elle a affirmé que l’attaque avait eu lieu " au cours d’une réunion des dirigeants de la marine russe ".

Moscou avait accusé Kiev d’une frappe de missile ayant fait au moins un disparu sur le siège de la flotte russe de la mer Noire, en Crimée annexée, au moment où l’Ukraine s’efforce de porter le combat jusque dans cette péninsule stratégique.

Cette péninsule ukrainienne annexée par Moscou en 2014 et la ville de Sébastopol, où se situe le QG de la marine visé, sont au cœur du dispositif militaire russe dans son offensive contre l’Ukraine, à la fois pour approvisionner les troupes occupant le sud ukrainien et pour mener des frappes de missiles.

Après avoir dans un premier temps annoncé la mort d’un militaire dans cette frappe, le ministère russe de la Défense a ensuite précisé que celui-ci était en réalité porté disparu. Il a indiqué que le bâtiment était " endommagé ".

Le gouverneur Razvojaïev avait annoncé un peu plus tôt qu’il était en flammes et que la " lutte contre l’incendie " se poursuivait.

Des débris sont visibles sur plusieurs centaines de mètres et de nombreuses ambulances se rendaient sur place, vendredi, d’après un correspondant de l’agence de presse russe TASS.

De crainte d’une nouvelle attaque, Mikhaïl Razvojaïev avait d’abord appelé les habitants à " rester à l’intérieur des bâtiments ", avant de finalement lever l’alerte.

Cinq missiles ont par ailleurs été abattus au-dessus de la Crimée, selon l’armée russe.

Les autorités russe ont également annoncé quelques heures après la frappe que la Crimée était touchée par une cyberattaque " sans précédent " contre les fournisseurs d’accès à l’internet, qui a provoqué des coupures.

L’Ukraine a multiplié ces dernières semaines les frappes de drones et de missiles en Crimée, revendiquant la destruction notamment de systèmes de défense anti-aérienne, d’un chantier naval et de deux navires.

Les forces armées ukrainiennes veulent à la fois perturber la chaîne logistique russe et mettre fin à la mainmise militaire de la Russie sur la mer Noire.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP