L’Allemagne a annoncé des contrôles flexibles et mobiles à la frontière avec la Pologne et la République tchèque pour lutter contre l’immigration illégale. L’objectif est de mettre la pression sur les passeurs tout en protégeant les personnes qui traversent clandestinement les frontières.

L’Allemagne a annoncé mercredi le renforcement de ses contrôles à la frontière avec la Pologne et la République Tchèque pour lutter contre l’immigration illégale dans un contexte de forte hausse du nombre de demandes d’asile.

Ce renforcement prendra la forme de contrôles de police " flexibles et mobiles dans des lieux changeants " qui entreront en vigueur " cette semaine ", a déclaré la ministre de l’Intérieur Nancy Faeser à la presse.

Son objectif est " d’exercer une pression maximale dans la recherche des passeurs " et de " protéger les personnes qui traversent souvent clandestinement les frontières, sans eau et presque sans air ", a-t-elle fait valoir.

Entre les cris d’alarme des collectivités débordées et les controverses avec l’Italie, l’immigration est redevenue en septembre un sujet brûlant en Allemagne, forçant la coalition gouvernementale de centre-gauche à réagir.

La police fédérale a recensé environ 71.000 entrées illégales cette année dans le pays, précise le ministère dans un communiqué. " Les principaux pays d’origine sont la Syrie, l’Afghanistan, la Turquie et l’Irak ", précise la même source.

La ministre n’a toutefois pas annoncé de contrôles fixes comme le réclament les conservateurs de la CDU, principal parti d’opposition, une mesure exceptionnelle sur le territoire de l’Union européenne dont Bruxelles doit être avisé.

Jusqu’ici, les seuls points de contrôle fixes pour entrer en Allemagne se trouvent à la frontière autrichienne, un héritage de la crise migratoire de 2015-2016 lorsque la première économie européenne avait accueilli plus d’un million de réfugiés.

Alors que les relations avec Rome se sont récemment tendues autour de la question migratoire, Mme Faeser a appelé les pays se situant aux frontières extérieures de l’Europe, dont l’Italie, à " mieux protéger les frontières " et à " y appliquer les procédures " prévues par Bruxelles.

Berlin a indiqué mi-septembre arrêter d’accueillir des migrants arrivés en Italie comme le prévoit un plan de solidarité européen, en réponse à la décision de Rome de déroger à ses obligations de reprendre des demandeurs d’asile déboutés dans d’autres pays.

Sans cette bonne coopération, " alors les frontières ouvertes au sein de l’UE sont en danger ", a prévenu Nancy Faeser.

Ces annonces interviennent à moins de deux semaines d’élections régionales test Olaf Scholz, en Bavière et en Hesse. La ministre de l’Intérieur est candidate des sociaux-démocrates, le parti du chancelier, en Hesse.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP