Le parti populiste de l’ancien Premier ministre Robert Fico a remporté les élections législatives en Slovaquie, selon les résultats parus dimanche 1er octobre. Celui qui prône l’arrêt du soutien slovaque à l’Ukraine devra former une coalition, en raison d’un résultat insuffisamment élevé.

Le parti populiste qui compte mettre fin à l’aide militaire à l’Ukraine et qui critique l’UE et l’Otan est arrivé en tête des élections législatives en Slovaquie, selon les résultats publiés dimanche.

Le parti Smer-SD, dirigé par l’ancien Premier ministre Robert Fico a obtenu 23% des voix lors du scrutin de samedi devant le parti centriste Slovaquie Progressiste qui a recueilli 18% des voix.

Les populistes ont donc besoin de partenaires de coalition pour parvenir à une majorité et former le gouvernement.

Fin du soutien à l’Ukraine

Selon les analystes, un gouvernement Fico pourrait radicalement changer la politique étrangère de la Slovaquie pour ressembler à celle du Premier ministre hongrois Viktor Orban.

M. Fico, 59 ans, a juré que la Slovaquie n’enverrait pas " une seule balle de munition " à l’Ukraine et a appelé à de meilleures relations avec la Russie.

La Hongrie est considérée comme un fauteur de troubles au sein de l’UE, souvent critiquée pour des questions d’État de droit et pour avoir entravé les efforts de l’UE et de l’Otan en vue d’aider l’Ukraine.

La Slovaquie compte parmi les principaux donateurs européens à l’Ukraine, compte tenu de la taille de son économie.

Toutefois, M. Fico a déclaré que l’orientation de la politique étrangère de la Slovaquie ne changerait pas, car " nous sommes naturellement membres de l’UE ".

Cependant, de nombreux Slovaques sont moins préoccupés par la politique étrangère, dans l’espoir que le nouveau gouvernement se concentrera sur l’économie et se disputera moins que le précédent.

Vers une coalition

Le Smer a remporté 42 sièges sur les 150 que compte le Parlement et a donc besoin de partenaires de coalition pour obtenir la majorité.

Hlas-SD, qui a émergé en 2020 d’une scission d’avec le Smer, est un partenaire potentiel avec 27 sièges.

Son président, Peter Pellegrini, a occupé le poste du Premier ministre en 2018 après la démission de M. Fico, au milieu de grandes manifestations après le meurtre du journaliste Jan Kuciak et de sa fiancée, Martina Kusnirova.

Jan Kuciak avait découvert des liens entre la mafia italienne et le gouvernement de M. Fico, dans son dernier article, publié à titre posthume.

Les deux partis pourraient faire équipe avec le parti nationaliste slovaque (SNS), qui a remporté 10 sièges, pour obtenir une majorité parlementaire de 79 sièges.

La campagne électorale a été ternie par des taux particulièrement élevés de désinformation en ligne, visant souvent le président de la Slovaquie progressiste, Michal Simecka, vice-président du Parlement européen.

La campagne de M. Fico a été marquée profondément par une rhétorique à l’encontre de la communauté LGBTQ+ et des migrants, ce qui a suscité l’inquiétude des organisations non gouvernementales.

Malo Pinatel, avec AFP