Les réactions ne se sont pas fait attendre de la part de la classe politique française qui a largement condamné l’offensive de grande ampleur de la part du mouvement Hamas contre Israël. Des rassemblements sont prévus en France lundi, dont l’un à Paris. 

L’opinion publique française a dans sa grande majorité été choquée par les violences qui ont secoué Israël et la bande de Gaza après l’offensive de grande ampleur lancée samedi 7 octobre par le mouvement palestinien Hamas contre l’État hébreu. Elle a également été choquée par les images d’une violence inouïe qui font le tour des réseaux sociaux et des chaînes de télévision du monde depuis plus de 24 heures.

Le président français, Emmanuel Macron, a été l’un des premiers chefs d’État à condamner les actions du Hamas. "Je condamne fermement les attaques terroristes qui frappent actuellement Israël. J’exprime ma pleine solidarité avec les victimes, leurs familles et leurs proches", a écrit le président Macron dans un message publié sur les réseaux sociaux, quelques heures après le début de l’offensive du Hamas, le jour du 50e anniversaire de la guerre de Kippour (du 6 au 25 octobre 1973).

Dans un autre message, publié un peu plus tard, le président français a indiqué s’être entretenu avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et le président israélien, Isaac Herzog. Il a réitéré sa condamnation des "attaques menées depuis Gaza contre Israël, ses soldats et sa population" et a également rappelé que "la France était solidaire d’Israël et des Israéliens et restait attachée à leur sécurité et à leur droit de se défendre".

Polémique du côté de La France insoumise

Dimanche, dans l’émission BFM Politique, réalisée en partenariat avec le journal Le Parisien, la Première ministre Élisabeth Borne a dénoncé les déclarations de la France insoumise (LFI) la veille sur ce sujet.

Le groupe parlementaire de ce parti avait déclaré dans un communiqué: "L’offensive armée de forces palestiniennes menée par le Hamas intervient dans un contexte d’intensification de la politique d’occupation israélienne à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Nous déplorons les morts israéliens et palestiniens."

"Toute la violence déchaînée contre Israël et à Gaza ne prouve qu’une chose: la violence ne produit et ne reproduit qu’elle-même. Horrifiés, nos pensées et notre compassion vont à toutes les populations désemparées victimes de tout cela. Le cessez-le-feu doit être imposé", avait de son côté écrit samedi le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon.

"C’est très choquant, on ne peut pas dans le contexte actuel renvoyer dos à dos" le Hamas et Israël, a ainsi déclaré la cheffe du gouvernement français, pointant par ailleurs du doigt les "ambiguïtés" de ce parti politique à ce sujet et parlant aussi de "complaisance". La Première ministre a également rappelé que le Hamas était considéré comme une organisation terroriste par l’Union européenne.

Ce dernier a dans la foulée réagi aux propos d’Élisabeth Borne dans un nouveau message sur les réseaux sociaux. "Madame Borne profite de la guerre au Moyen-Orient pour mener sa guerre contre LFI", a-t-il écrit.

Protection des lieux "communautaires" juifs en France

Dimanche, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a indiqué avoir présidé "à la demande du président de la République" une réunion "de sécurité avec tous les services" du ministère de l’Intérieur "pour protéger nos compatriotes juifs contre toute menace". Il avait, la veille, précisé qu’à la demande d’Emmanuel Macron, il a ordonné aux préfets de protéger les lieux "communautaires" juifs en France, tels que les synagogues ou les écoles juives.

Rappelons que la France abrite l’une des plus importantes communautés juives du monde, et la plus importante d’Europe, avec un nombre estimé entre 500.000 et 600.000 personnes.

Rassemblements en France, un Franco-israélien porté disparu

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a appelé à un rassemblement "de solidarité avec Israël et les Israéliens, frappés par le terrorisme du Hamas". Il doit avoir lieu Place d’Israël, dans le 17ᵉ arrondissement, en fin d’après-midi.

D’autres rassemblements seraient prévus en France, notamment à Nice, où le maire (LR) Christian Estrosi a appelé à "un rassemblement en soutien au peuple d’Israël" ce lundi à 14h devant l’Hôtel de Ville. "La situation est très grave. Cinquante ans après la guerre de Kippour, le Hamas veut la même chose que les assassins d’hier: éradiquer le peuple juif. C’est un crime contre l’humanité qui est en cours", a déclaré le maire de Nice samedi dans un message vidéo relayé sur les réseaux sociaux.

Un Franco-Israélien serait également porté disparu. C’est en tout cas ce qu’a affirmé dimanche Meyer Habib, député (Les Républicains) de la 8e circonscription des Français de l’étranger. Selon lui, il s’agirait d’un jeune homme âgé de 26 ans et originaire de Bordeaux. Il "a sans doute été enlevé dans le sud d’Israël par le Hamas, alors qu’il participait au festival de musique", a écrit le député Meyer Habib.

Mais aucune confirmation n’a cependant été apportée jusqu’à présent. "Il est trop tôt" pour confirmer cette information, a souligné Elisabeth Borne.